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Héros du Tabac Tresniek, le jeune Franz Huchel débarquait de ses montagnes et venait apprendre la vie dans la Vienne des années trente. Andreas Egger, le personnage principal du nouveau roman de Robert Seethaler, effectue le parcours inverse : c'est de la ville qu'il est amené, enfant, dans ces montagnes où il va passer "une vie entière". Aucun adulte bienveillant pour lui expliquer le monde. Il est recueilli par une brute qui l'estropie, et se constitue seul son éthique personnelle.
Quand il se soustrait enfin à la tyrannie de son patron, ce n'est pas pour travailler comme lui la terre, les yeux baissés : "Un homme doit vivre la tête haute", déclare-t-il à Marie, la jeune fille dont il est amoureux. Aussi prend-il part à l'aventure des téléphériques, qui vont ouvrir sa vallée à la modernité, avant d'être envoyé en 1942 sur le front de l'Est, dans les montagnes du Caucase. A son retour, "les géraniums ont remplacé les croix gammées aux fenêtres du village" et les étables vidées de leurs bêtes abritent les skis des touristes...
Pris par l'intensité poétique des images, par la vérité de ce personnage de montagnard terriblement humain, et par une langue sobre et rythmée où chaque mot est pesé, on ne lâche pas ce bref roman d'une vie "minuscule". La beauté rare de ce petit livre a valu à Robert Seethaler le statut de meilleur auteur de l'année, décerné par les libraires d'outre-Rhin.
Tellement simple et tellement vrai
J'ai adoré cette histoire, l'histoire de la vie d'un homme meurtri tout petit, estropié, simple et travailleur.
Il se marie, la vie le rend veuf, il part à la guerre, en Russie, revient, reprend une autre vie dans sa montagne et choisit une vie d'ermite pour finir ses jours ... le progrès et la vie ont fait de sa montagne une fourmilière de vacanciers ...
L'écriture est jolie, réelle, j'aime ces histoires de vie qui ne donnent pas de leçons, où il n'y a rien de clinquant parce que la vie, c'est plutôt ça ... et pas les strass
Un très bon moment de lecture