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L'oeil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute par les collines, suant sous son melon, le dos courbé sous le poids du chevalet. Apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame. Trois jours dans la vie de Paul Cézanne suffisent à Mika Biermann pour faire sauter les écailles de peinture, gratter la trame, ajourer jusqu'à l'os le portraitiste de la Sainte-Victoire. Un vilain fait divers transformé en une odyssée de garrigue sur une mer de peinture, dans le sillage du peintre bourru, vaniteux et obsédé par des chimères grotesques qui n'engendrent pas la mélancolie.
On en termine la lecture l'oeil fringant et les doigts maculés de couleurs fauves.
Trois jours dans la vie de paul Cézanne...
De sa plume burlesque et ciselée, d'une liberté rafraichissante, Mika Biermann nous immisce en Garrigue sur les pas de son Cezanne, en marge, Bougon, mais tendre, taillé dans la pierre, bien loin des phares de la célébrité.
C'est une errance de trois jours en sa compagnie, dans les marges d'un personnage taillé dans la rugosité de la vie.
Une errance dans les affres de la création, au plus près du personnage, dans son humanité la plus crue, la plus désarmante.
Il s'en passe des choses sous la caboche agitée de cet illustre vagabond !!
Mika Biermann trace le délicieux sillon d'une littérature qui s’affranchit de tous les codes.
Sa liberté fantaisiste, un régal pour nos papilles assoiffés de rictus à dérider !!
Un court récit jubilatoire, drôle et féroce.