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Douze nouvelles audacieuses et cruelles par la maîtresse du genre. Pourtant décidée à séduire son mentor, une brillante étudiante en philosophie tombe en disgrâce ; des lycéennes décident de s'unir pour se venger des prédateurs sexuels de leur ville ; une femme harcelée par un tueur en puissance fait l'erreur de se confier à un ancien amant : les personnages de ce recueil de douze nouvelles, toutes plus troublantes les unes que les autres, sont confrontés à une réalité mouvante et se livrent à de périlleux jeux à somme nulle.
Joyce Carol Oates explore avec un brio renouvelé la complexité du lien filial et la solitude des mères, les rapports de force entre les êtres et les aléas de la vie, ou imagine l'effondrement prochain de nos sociétés. Ainsi, une jeune mère passe des heures à surveiller son nourrisson à travers un babyphone vidéo, jusqu'à l'obsession ; une fillette se retrouve en butte à la cruauté de sa génitrice ; une adolescente est tourmentée par sa soeur jumelle, qui grandit sous la forme d'une excroissance crânienne ; un couple d'universitaires est menacé par une amibe mangeuse de cerveau après avoir nagé dans un lac.
Chacune de ces histoires agit comme un miroir grossissant de notre époque. En créant des mondes d'obsession érotique et d'idéalisme contrecarré, Joyce Carol Oates provoque, étonne, hypnotise.
Autopsie de la maternité !
Cher Vous,
Monstresoeur est un recueil de douze nouvelles réparties en trois parties et, comme à son habitude, Joyce Carol Oates dissèque la société, les relations interpersonnelles et/ou intrafamiliales.
Dans la première partie, l'Auteur s'attache tout particulièrement à mettre en lumière les difficultés de la maternité... que l'enfant soit adulte et découvre les secrets d'un parent vieillissant comme la difficulté fondamentale d'être mère... parce qu'effectivement, l'instinct maternel qu'il soit développé à l'extrême ou bien qu'au contraire il n'arrive jamais est la source de bien des névroses.
La deuxième partie, composée d'une unique et relativement longue nouvelle intitulée Le suicidé, permet au lecteur d'entrer dans la tête d'un homme reconnu comme génie mais dont l'esprit se fissure, se fragilise, le menant au bord de la folie... le rendant dépendant d'une épouse un peu trop maternante à son goût...
Et, enfin, la troisième partie offre les nouvelles peut être les plus dérangeantes, presque malaisantes... à commencer par la nouvelle éponyme du recueil "Monstresoeur" particulièrement perturbante... pour finir par faire état de ce que notre société gangrénée par un Etre Humain destructeur pourrait devenir quand celui-ci aura repoussé les limites de ce que notre Planète pourra supporter de ses folies.
Si Joyce Carol Oates fait toujours état d'une société malade, névrosée, fondamentalement sombre et autodestructrice, avec Monstresoeur, elle fait état d'une impossibilité à revenir à une société heureuse et épanouie puisque le malaise se crée, se propage et existe dès l'arrivée au monde d'un nouvel être.
Un recueil de nouvelles particulièrement sombre, dans lequel il ne semble ne plus y avoir d'espoir de bonheur pour une société qui se délite chaque jour un peu plus !
Douze nouvelles qui secouent, oppressent, remuent, portent limite à la nausée mais, quoi qu'il en soit, à l'écriture d'une finesse chirurgicale qui frôle entre gothique, imaginaire et horreur !
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