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Rivés à leurs écrans, les agents veillent à la bonne marche d'un monde qui tourne sans eux. Dans des box blindés, dans de hautes tours de verre d'un autre siècle, ils travaillent et luttent pour conserver leur poste, buvant du thé, s'achetant des armes. Tous les moyens sont bons. Ruse, stratégie, violence - guerre totale. Parce qu'il y a pire que la mort, pire que la Colonne Rouge. Il y a la rue, où règnent les chats, le chaos, l'inconnu.
Roman dystopique aux accents kafkaïens, dans la lignée du J. G. Ballard de la trilogie de béton et des oeuvres obsessionnelles de Philip K. Dick, Les agents raconte un monde où l'aliénation du travail est devenue la loi généralisée et machinique en vertu de laquelle tous s'affrontent pour survivre - où la solidarité est une arme à double tranchant.
Les agents
SF crépusculaire, labyrinthique et trouble comme une solution quantique,
dans ce royaume des lendemains modernes, l’homme est réduit à sa force de travail, bête à bouffer de l’ordi toute la journée, pour le compte d’une entreprise
flux de capitaux, côte en bourse, croissance économique, tout va bien
on ne sait jamais trop ce qui se passe parce qu’il semble ne pas se passer grand-chose
organisation en guilde, défense de territoire, mode survie : ne pas se faire licencier sinon c’est la rue et la rue c’est l’enfer !, enfin, c’est ce qu’ils disent.
Du grand texte critique, vitriol sombre, où le mot qui vient à l’esprit : vacuité.
Les agents, chronique sombre d’un futur où l’homme mis sous couvercle, abêti, se retrouve pris dans ses instincts les plus bas.
Grégoire Courtois, à mon sens, est l’un des plus dignes représentants de la SF francophone actuelle, un grand auteur !