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"C'est un enfant merveilleux. Je vous assure, j'en ai vu passer des drôles, il n'y en a pas deux comme lui, pas un qui arrive au talon de ce petit. Il ne fait rien comme tout le monde, c'est vrai, il a toujours une idée derrière la tête, toujours une parole rusée. Il se passionne pour les belles choses. Il aime qu'on l'aime, c'est tout, c'est ça que son père ne comprend pas". Personnage méconnu et pourtant central de la vie de Francis Bacon, la bien nommée Jessie Lightfoot fut celle qui le protégea toujours, de son tyran de père dans son enfance comme de ses pires excès à Londres.
La tendresse de cette Nanny venue des Cornouailles contraste avec les violences que subit très tôt Bacon, et apporte une couleur inédite à la palette sulfureuse du peintre. Au-delà de l'humour et de la gouaille inégalables de cette femme extraordinaire confrontée au monde interlope des artistes, Maylis Besserie nous donne aussi à voir l'Irlande de la première moitié du vingtième siècle, à la fois poudrière et île splendide dont les paysages, les décors et les animaux hanteront les toiles du peintre.
Poésie et tendresse contre morbidité
Tout en délicatesse, avec tendresse et poésie pour écrire le macabre des toiles et relater l'origine des traumatismes, l'autrice adopte la voix de la Nourrice de Francis Bacon et le raconte, lui et ses travers, ses frasques et ses psychoses. En alternance, se glissent des descriptions des toiles de l'artiste, tourbillons de mots colorés, maelströms de métaphores pour rendre l’écœurant malaise presque beau (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/08/19/la-nourrice-de-francis-bacon-maylis-besserie/)