Ce serait un roman dont tous les héros auraient existé, un roman dont tous les événements ou presque seraient attestés, un roman qui rendrait à ses personnages les paroles qu'ils ont effectivement dites, aux cathares les prédications qu'ils ont réellement prononcées et les gestes précis de leur rituel chrétien, aux inquisiteurs la lettre de leurs interrogatoires et de leurs sentences, l'acharnement impitoyable et froid de leurs condamnations. Un roman qui dirait la terrible fin du catharisme occitan, au début de notre XIVe siècle, à travers la passion vitale de l'une de ses dernières croyantes, Guillelme Maury, de Montaillou : une jeune femme qui n'hésita pas à s'engager tout entière, et à contre-courant, au nom de ses choix amoureux et religieux... Jusqu'à y consumer sa vie.