Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
La réédition de l'Art de se taire (1771) de l'Abbé Dinouart a voulu obéir elle-même à ce principe que le traité énonce. Mais on ne saurait, sans...
Lire la suite
La réédition de l'Art de se taire (1771) de l'Abbé Dinouart a voulu obéir elle-même à ce principe que le traité énonce. Mais on ne saurait, sans paradoxe, parler du silence. Et l'ouvrage est bien un paradoxal art de parler : quand cesse le langage, c'est alors le corps qui parle. L'Art de se taire est un art de l'éloquence du corps, ce chapitre oublié de la rhétorique classique. Le corps éloquent y est modéré par les exigences de la civilité. On découvre là un idéal psychologique de contenance et de maîtrise de soi - "Jamais l'homme ne se possède plus que dans le silence " -, hanté par la crainte de la dissipation ; un modèle de conduite ordinaire de la vie dominé par la retenue, la circonspection, voire la réticence: éléments d'une archéologie de la prudence. L'Art de se taire est ainsi un gouvernement de soi, mais aussi un gouvernement des autres; et le silence est une catégorie politique : " Le silence politique est celui d'un homme prudent, qui se ménage, se conduit avec circonspection, qui ne s'ouvre point toujours, qui ne dit pas tout ce qu'il pense, qui n'explique pas toujours sa Conduite et ses desseins ; qui, sans trahir les droits de la vérité, ne répond pas toujours clairement, pour ne point se laisser découvrir ". Le traité de Dinouart conduit alors à un ensemble d'interrogations sur la fonction du silence en politique, étrangement actuelles.