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Il s'appelle Antoine. Elle se fait appeler L. Il est assistant parlementaire, elle est hackeuse. Ils ont tous les deux choisi de consacrer leur vie à un engagement politique, officiellement ou clandestinement. Le roman commence à l'hiver 2019. Antoine ne sait que faire de la défiance et même de la haine qu'il constate à l'égard des politiciens de métier et qui commence à déteindre sur lui. Dans ce climat tendu, il s'échappe en rêvant d'écrire un roman sur la guerre d'Espagne.
L vient d'assister à l'arrestation de son compagnon, accusé d'avoir piraté une société de surveillance, et elle se sait observée, peut-être même menacée. Antoine et L vont se rencontrer autour d'une question : comment continuer le combat quand l'ennemi semble trop grand pour être défait ?
Que faire de nos vies ?
Roman générationnel sans doute car contemporain. Mais Alice Zeniter nous interroge sur le sens de la vie en général et sur tout un tas de sujets particuliers savamment amenés, dans une écriture fluide et très agréable. Jamais elle ne donne de leçon ou se perd dans un développement théorique. La crise de la démocratie représentative, le net 6ème continent, la cybersurveillance qui rend parano, qu'elle soit réelle ou supposée ; y'a t'il des alternatives possibles au capitalisme. Il faut relever la pertinence du sujet de la cybersurveillance en plein scandale Pegasus...
J'ai dévoré ce roman en me demandant tout d'abord où il allait m'emmener avec ses deux personnages principaux que l'on classera politiquement à gauche. Une gauche qui doute, s'interroge, s'évite, se cherche... Pour simplement continuer à croire et à défendre ses positions, d'une façon ou d'une autre.
AZ est très introspective avec ses personnages mais d'une très jolie façon, intelligente, critique, humaniste.
Dans une ambiance un peu plombé, comme par exemple "Leurs enfants après eux" de Nicolas MATHIEU, la lumière n'est pas loin.