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Les cinquante chroniques réunies dans ce livre sont des
instantanés de la réalité, elles s'emparent d'une anecdote ou
d'un fait divers, développent une argumentation et finissent
toujours par conclure : "La démocratie est la solution". Elles
constituent un document exceptionnel sur l'état de l'Egypte
d'avant la révolution, et sur les tensions, contradictions et
difficultés qui subsistent aujourd'hui encore, plusieurs mois
après les événements.
Rigoureux dans ses analyses, pédagogue
dans ses prises de position et opiniâtre dans son combat pour
une vraie démocratie à construire, le plus célèbre des écrivains
égyptiens contemporains fustige tour à tour un régime
corrompu, le délitement de la justice, l'indigence des structures
hospitalières, la torture et les exactions de la sécurité d'Etat,
les manoeuvres visant à une transmission héréditaire du
pouvoir, l'inégalité des droits octroyés aux femmes, la haine
des différences religieuses, les fausses interprétations de
l'islam et, en ce moment même, la persistante présence des
hommes de l'ancien régime dans bien des rouages de l'Etat.
Comme le rappelle dans sa préface Gilles Gauthier, son
traducteur, si les grands romans d'Alaa El Aswany amenaient
à comprendre la nécessité d'une révolution pour l'Egypte, ces
chroniques montrent toute l'étendue des risques qu'il a pris et
continue de prendre, désignant entre dictature et dérives
doctrinales une voie juste et exigeante, à laquelle il se
consacre avec une inébranlable détermination.
Didacture décriée
D'une écriture sans peur, Alaa El Aswany nous fait partager la vie égyptienne avant la révolution (la majorité des chroniques réunies dans ce livre). Il y décrit la corruption, l'injustice, la fraude électorale, la répression policière, la torture, la radicalisation islamique de certains. Tous ces maux de l'ère Moubarak. Mais comme le pressent cet auteur dans les dernières chroniques (quatrième partie : La révolution n'est pas terminée), c'est Moubarak qui est tombé et non son régime. Sa chronique "La révolution égyptienne s'est-elle trompée ?" démontre toute la fragilité du futur de cette Égypte qui aspire à plus de justice et de paix.
Il rend également hommage dans la dernière chronique à Ali Farazat, caricaturiste syrien agressé en août 2011.
Pour tous ceux et celles qui ont envie d'en savoir un peu plus sur ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée et d'un courant de pensées qui considère l'être humain dans toute sa globalité.