Carnets de campagnes (17921-1815)

" Sa confiance en moi pour la garde de sa personne aux armées comme dans ses voyages dans l'intérieur de ses Etats avait été sans bornes depuis 1807 jusqu'au jour de son départ pour l'île d'Elbe... Je lui conserverai le souvenir et de la reconnaissance jusqu'à mon dernier jour. " Cet extrait d'un résumé de ses carnets de campagne, rédigé vers la fin de sa vie, exprime la relation entre l'Empereur et lui qui, sept ans durant, régit l'existence du général Guyot. Engagé dans la cavalerie en 1790 il prit part aux campagnes de la Révolution et de l'empire du premier au dernier instant, et son témoignage - sans prétention ni emphase - est le reflet quotidien de l'état d'esprit des combattants de cette période. Colonel des chasseurs à cheval de la Garde il fut, à partir du début de 1807, le principal chef de l'escorte de Napoléon et le suivit dans toutes ses campagnes. S'il n'était pas dans son intimité - qui pouvait s'en flatter ? - il fut en permanence dans son entourage. Commandant la cavalerie de réserve de la Garde à Waterloo il fut accusé par Napoléon de porter la responsabilité de la débâcle de la soirée du 18 juin pour avoir engagé sa division dès l'après-midi sans en avoir reçu l'ordre, privant ainsi l'Empereur de la réserve qui lui aurait permis, dit-il, de contenir la poussée prussienne fatale de la soirée, de stabiliser la situation et de prendre l'avantage le lendemain. Les circonstances et le bien-fondé font l'objet d'une étude approfondie.