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En Juin 1950, à la suite de glissements de terrain jamais -enregistrés avec une telle force dans l'Himalaya, des rumeurs commencèrent à circuler. L'explication retenue — un tremblement de terre — était totalement imaginaire. Aucune secousse n'avait eu lieu. Aucun séisme n'avait été enregistré. A Orléans, il ne se passe rien. Soudain la foudre tombe : -"les commerçants juifs font la traite des blanches".
Au second éclair, fuse l'explication : "il y a un sous-marin dans les eaux -de la Loire". Intrigués par l'étrangeté de ces explosions soudaines, les psychologues sociaux américains ont sorti l'artillerie lourde — bombardements de tracts, batteries de tests — mais ils n'ont rien expliqué. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il faut, si l'on veut comprendre les rumeurs, changer de logique. Admettre -une logique du tiers-inclus, une causalité verticale, des articulations inédites entre figure et fond.
Tordre le cou à la -logique, comprendre qu'un cheval bon marché est cher, c'est -tordre le cou à la rumeur, lui faire cracher son venin, avouer comment elle procède. Ne pas se laisser endormir par les ritournelles, mener en bateau par les voix qui murmurent à l'oreille : "Toutes les mouettes ont l'air de s'appeler Emma." Tout reprendre à zéro. Commencer par le commencement. L'abc de la rumeur. Message & Transmission.
Et terminer en montant dans la Grande Roue, l'Abécédaire, pour donner le tournis aux idées reçues.