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Cette pièce délirante, dont le titre fait allusion à l'Odipe roi de Sophocle, est en gros une parodie de Macbeth : le père Ubu, personnage grossier, stupide et lâche, est poussé par sa femme, tout aussi grossière et stupide mais mue par une avidité sans limite, à tuer le roi Venceslas pour prendre sa place. Devenu roi il fera tout pour s'enrichir, car, pour lui, seules comptent la richesse (la "phynance") et sa "gidouille" , c'est-à-dire son ventre.
La bêtise, la lâcheté, la méchanceté des personnages et les créations verbales truculentes et savoureuses de l'auteur sont les ressorts de toute une série de scènes burlesques. Plaisir supplémentaire : on peut y reconnaitre des scènes de Shakespeare.
De par ma chandelle verte !
Une pièce facile à lire, qui aborde de nombreux thème à travers les personnages de père Ubu et mère Ubu, à la fois grotesques, cruels, tyranniques et avides de pouvoir et d'argent. Je trouve que cette pièce est encore très actuelle par rapport à notre société, où les remises en question du pouvoir et de l'argent sont très fréquentes.
L'écriture peut sembler énigmatique, mais elle est d'une poésie incroyable. Les nombreuses expressions inventées par Jarry nous semblent au fil de la lecture, de plus en plus familières. La spontanéité dans le langage des personnages les rend très drôles, et vraiment attachants.
On peut y voir le destin, on peut y voir la fatalité qui frappe ceux qui en veulent toujours plus, mais je pense qu'il faut surtout y voir une leçon de vie : ne soyez pas grotesque, ne soyez pas ridicule à rechercher toujours plus, mais apprenez à vivre heureux avec ce que vous avez, et dites "merdre !"