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"Mère Ubu, tu es bien laide aujourd'hui. Est-ce parce que nous avons du monde ? ". Faut-il rire de la réflexion que fait Ubu à sa très peu tendre épouse, ou s'épouvanter de sa méchanceté ? Cette pièce dont l'idée avait germé dans l'esprit de jeunes lycéens est aussi drôle que déjantée, trash, dirait-on aujourd'hui. C'est une machine à tout déconstruire, à s'initier à la liberté du délire, de l'imagination et de la révolte : le jouet littéraire le plus inventif mais aussi le plus dangereux de toute la littérature.
A se demander s'il est bon de le mettre entre les mains des collégiens. Individu et société : confrontation de valeurs / Agir dans la société : individu et pouvoir. Je découvre. J'analyse. Nous avons la parole. Prolongements. Classe de quatrième / classe de troisième.
De par ma chandelle verte !
Une pièce facile à lire, qui aborde de nombreux thème à travers les personnages de père Ubu et mère Ubu, à la fois grotesques, cruels, tyranniques et avides de pouvoir et d'argent. Je trouve que cette pièce est encore très actuelle par rapport à notre société, où les remises en question du pouvoir et de l'argent sont très fréquentes.
L'écriture peut sembler énigmatique, mais elle est d'une poésie incroyable. Les nombreuses expressions inventées par Jarry nous semblent au fil de la lecture, de plus en plus familières. La spontanéité dans le langage des personnages les rend très drôles, et vraiment attachants.
On peut y voir le destin, on peut y voir la fatalité qui frappe ceux qui en veulent toujours plus, mais je pense qu'il faut surtout y voir une leçon de vie : ne soyez pas grotesque, ne soyez pas ridicule à rechercher toujours plus, mais apprenez à vivre heureux avec ce que vous avez, et dites "merdre !"