En cours de chargement...
« PÈRE UBU : Merdre.
MÈRE UBU : Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous êtes un fort grand voyou.
PÈRE UBU : Que ne vous assom'je, Mère Ubu !
MÈRE UBU : Ce n'est pas moi, Père Ubu, c'est un autre qu'il faudrait assassiner.
PÈRE UBU : De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
MÈRE UBU : Comment, Père Ubu, vous êtes content de votre sort ?
PÈRE UBU : De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content.
On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l'ordre de l'Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d'Aragon, que voulez-vous de mieux ?
MÈRE UBU : Comment ! après avoir été roi d'Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d'estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d'Aragon ? »
De par ma chandelle verte !
Une pièce facile à lire, qui aborde de nombreux thème à travers les personnages de père Ubu et mère Ubu, à la fois grotesques, cruels, tyranniques et avides de pouvoir et d'argent. Je trouve que cette pièce est encore très actuelle par rapport à notre société, où les remises en question du pouvoir et de l'argent sont très fréquentes.
L'écriture peut sembler énigmatique, mais elle est d'une poésie incroyable. Les nombreuses expressions inventées par Jarry nous semblent au fil de la lecture, de plus en plus familières. La spontanéité dans le langage des personnages les rend très drôles, et vraiment attachants.
On peut y voir le destin, on peut y voir la fatalité qui frappe ceux qui en veulent toujours plus, mais je pense qu'il faut surtout y voir une leçon de vie : ne soyez pas grotesque, ne soyez pas ridicule à rechercher toujours plus, mais apprenez à vivre heureux avec ce que vous avez, et dites "merdre !"