C’est l’histoire d’un gamin, Gabriel, qui occupe ses journées entre l’école (et Laure sa correspondante), sa famille (ses parents et sa sœur) et sa bande de copains (Armand, les jumeaux, Gino). A eux cinq, ils font les quatre cents coups dans l’Impasse, quartier où ils habitent dans la ville de Bujumbura au Burundi.
Jusque là tout va bien, sauf que Gabriel va découvrir que la vie n’est pas que bonheur et que celui-ci peut s’effondrer du jour au lendemain. Le père de Gabriel est français, sa mère rwandaise, plus précisément Tutsie…
Et là, on voit où l’auteur
veut en venir. Comme je l’ai précisé dans l’article précédent, le livre n’est pas une autobiographie, malgré les grandes similitudes entre Gabriel (notre personnage principal) et Gaël FAYE (l’auteur). Ce dernier voulait plus de liberté pour pouvoir écrire sur l’enfance d’un jeune garçon métis d’origine Tutsi vivant au Burundi, au moment où les conflits génocidaires vont éclater au Rwanda et au Burundi.
Pour rappel: les Hutus (ethnie majoritaire au Rwanda) ont décidé d’anéantir la population Tutsie (ethnie minoritaire).
Ce qui est bien dans ce livre, c’est que l’auteur ne rentre pas dans le mélodrame, sans être non plus trop factuel, il a su trouver le juste milieu, sans refaire la leçon d’Histoire. Il utilise Gabriel pour montrer l’absurdité du génocide et comment le monde de milliers d’enfants s’est embrasé en un clin d’œil.
Une pépite qui fait l'unanimité.
Petit Pays c’est le récit d’une réalité douloureuse, insoutenable, mais qu’il est nécessaire de connaître. C’est l’histoire tragique du Burundi et du Rwanda, petites nations d’Afrique de l’est, coincées entre le Congo et la Tanzanie. Ce sont les chroniques d’un génocide, d’une guerre civile, d’un conflit ethnique, d’une spirale de violence et de vengeance. Le tout vu et raconté par un enfant d’une dizaine d’années : Gaby, de père français et de mère rwandaise, vit à Bujumbura, capitale du Burundi. Il sera le témoin de la transformation du pays qu’il aime, de celle des hommes, de la barbarie naissante et qui semble croître sans limites...
Gaël Faye raconte sans prendre parti, avec un talent indéniable et une tendresse remarquable. Les événements gagnent en gravité au même rythme que Gaby, notre jeune narrateur, est arraché au bonheur et à l’innocence de son enfance. Un roman terriblement touchant, non dénué d’humour et de douceur, qu’il est nécessaire de mettre entre toutes les mains.