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"Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin." Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison.
Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle.
« Parfois, la tendresse est un mouvement qui nous échappe. »
Philippe Besson nous présente une mère des dernières heures, dont le fils – le dernier fils – quittera la maison en fin de journée, prendra son envol : la couve s’achève ici.
Une journée où toutes les choses qu’elle fait avec lui deviennent les dernières choses qu’elle fait avec lui, où le moindre geste la projette dans un passé, pour lui déjà tassé, mais qu’elle chérit, elle, mère, comme encore un refuge.
Comment tenir bon, comment faire face au gouffre qui s’annonce, celui d’une impossible solitude, celui d’un deuil étrange que jamais personne ne voit venir ? Avec amour, peut-être ?
Un roman tout en finesse sur la maternité qui nous bouleverse par sa simplicité, par sa banalité, tant il nous parle, droit dans le coeur.