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Que se passe-t-il dans le cour d'une mère lorsque le dernier de ses enfants quitte la maison ? C'est tout l'enjeu de ce roman déchirant autour des vingt-quatre heures de la vie d'une femme, dont l'existence entière vacille à l'approche d'une séparation inéluctable. Sans se l'avouer, Anne-Marie redoutait cette échéance depuis des mois. Aujourd'hui, Théo, son plus jeune fils, quitte le nid familial.
Du dernier petit déjeuner à trois, autour de la table de la cuisine, jusqu'au moment où la silhouette de son fils s'amenuisera dans le rétroviseur d'une camionnette de déménagement, il lui faudra affronter l'évidence : rien ne sera plus jamais comme avant. Au fil de cette journée particulière, Anne-Marie, tour à tour chancelante et confuse, maladroite et touchante, revisite les moments décisifs d'une existence en grande partie consacrée à la maternité, entre oubli de soi et joie intense d'être le centre de gravité familial.
Tandis que son dernier enfant vole désormais de ses propres ailes, comment réapprendre à vivre seule aux côtés de Patrick, son mari taiseux et taciturne, et redonner un sens à l'avenir ? À quels repères se raccrocher ?
Dans ce roman tout en nuances et en délicatesse, Philippe Besson parvient à hisser un événement ordinaire -; le départ d'un enfant -; au rang de moment sublime et poignant. De sa plume toujours élégante, précise et sans concession, il scrute jusque dans les moindres détails les sentiments contradictoires, les failles psychologiques, les pensées secrètes d'une femme simple, fragile, bouleversante de véracité.
Impossible de ne pas s'identifier au vertige de cette mère, à sa peur du vide face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle.
« Parfois, la tendresse est un mouvement qui nous échappe. »
Philippe Besson nous présente une mère des dernières heures, dont le fils – le dernier fils – quittera la maison en fin de journée, prendra son envol : la couve s’achève ici.
Une journée où toutes les choses qu’elle fait avec lui deviennent les dernières choses qu’elle fait avec lui, où le moindre geste la projette dans un passé, pour lui déjà tassé, mais qu’elle chérit, elle, mère, comme encore un refuge.
Comment tenir bon, comment faire face au gouffre qui s’annonce, celui d’une impossible solitude, celui d’un deuil étrange que jamais personne ne voit venir ? Avec amour, peut-être ?
Un roman tout en finesse sur la maternité qui nous bouleverse par sa simplicité, par sa banalité, tant il nous parle, droit dans le coeur.