En cours de chargement...
1950. Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite Brest-la-Grise. Mais face aux revendications salariales des ouvriers travaillant à la reconstruction, les patrons refusent de céder. La grève générale est déclarée. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement.
Et le 17 avril, le drame se produit. La police, dépassée par l'ampleur du mouvement, tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest. Il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre.
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé. Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil. En s'attachant à la véracité des événements, en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau nous redonnent l'espoir en l'homme et en sa faculté à lutter pour sa liberté.
un mouvement gréviste qui tourne mal et...
J'ai beaucoup aimé tous les livres d'Etienne Davodeau, mais celui-là (avec LES IGNORANTS http://mes100001bd.canalblog.com) reste mon préféré.
Le thème : 1950. La guerre est finie mais Brest n’est encore qu’un vague champ de ruines en reconstruction. Les milliers d’ouvriers travaillant sur les chantiers sont hébergés dans des « baraques ». Pour protester contre la misère et les conditions de travail, la grève éclate. Le 17 avril 1950, lors d’une manifestation particulièrement violente, la police ouvre le feu. Un homme s’écroule, tué d’une balle en pleine tête.
Le livre : Lors de ces affrontements entre grévistes et Forces de l'Ordre, un homme est mort. Edouard Mazé, car cet inconnu a un nom. Personne n'a visé, ça fait partie des pavés perdus. Etienne Davodeau et Kris signent là un hommage vibrant au conflit de cette période (mais comme il y en a eu tant d'autres depuis), et à Edouard Mazé lui-même et on sent tout l'investiment moral qu'ils ont donné pour s'informer et relater cet épisode, un peu sous la forme d'un documentaire. Davodeau a fait un gros effort sur les couleurs, réhaussant de rouge et noir sa bichromie habituelle. Les sentiments des protagonistes sont criants de vérité, l'humour ne manque pas malgré le contexte très dur de colère et de rage, les reconstitutions d'époque et le fil conducteur (sous la forme d'un tournage) en font une passionnant bande dessinée à lire absolument.
______________________________________
Pour les curieux, vous trouverez à la fin de l'album tout le travail d'archives et de recherches qui a permis aux auteurs de créer cette BD.