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Sierra Leone, début des années 1990. Neil Yeboah, quatorze ans, joue dans la forêt tropicale proche de son village avec ses deux meilleursamis. Sa vie y bascule définitivement, la guerre civile le happe et l'entraînedans ce conflit meurtrier. De nos jours : Tanya Rigal, journaliste d'investigation à Mediapart, se rend àla demande de la police judiciaire suisse dans un palace genevois, sur unescène de crime.
Elle avait rendez-vous avec la victime, un ancien espion de laCIA, retrouvé mort dans sa suite, assassiné par un mystérieux tueur à gages quilui a planté un pic à glace dans l'oreille. Sur place, les enquêteurs luiprésentent une « diplomate » américaine qui lui propose une collaborationmutuellement bénéfique que la journaliste accepte à contrecour. Avec son aide, Tanyaremonte la piste du meurtrier depuis Genève, mais, très vite, les cadavres s'accumulent.
Malgré les embûches et les menaces, Tanya s'obstine à courir derrière ce tueur aussidiscret que mystérieux qui s'obstine à semer des petits cailloux derrière lui, l'impliquantainsi dans une affaire qui visiblement la dépasse. Elle n'est pas au bout deses surprises cependant. Un coin de ciel brûlait raconte le conflit deSierra Leone vu à hauteur d'hommes, de femmes et d'enfants. Mais aussi encoulisses.
Entre Freetown, Monrovia, Paris, Nice, Genève et Washington, ledestin fracassé de Neil Yeboah va bouleverser la vie de bien des gens. Et si laguerre civile de Sierra Leone n'avait été que le prétexte permettant à uncercle restreint de personnes de s'enrichir en trafiquant les« diamants de sang » ? Et si une partie de ces diamants avaientpermis à al-Qaida de se financer après le 11 septembre 2001 ?
Diamants de sang
En 1992, arraché à sa famille par la guerre civile qui ravage la Sierra Leone, Neal Yeboah, douze ans, est enrôlé de force comme enfant-soldat. Trente ans plus tard, un homme est retrouvé assassiné dans un palace genevois. Il avait rendez-vous avec la journaliste d’investigation Tanya Rigal, qui, convoquée par la police judiciaire suisse, réalise qu’elle est sur une affaire énorme, intéressant jusqu’aux services secrets américains. Elle ne sait pas encore, que de l’Afrique à l’Europe et aux Etats-Unis, le sang n’a pas fini de couler…
En flic-auteur avisé, Laurent Guillaume nous entraîne dans une enquête énergique et pleine d’adrénaline, dont le style percutant et le rythme soutenu sont faits pour happer le lecteur de la première à la dernière page. Il nous livre donc un bon polar, captivant à souhait, mais pas seulement. Son livre est aussi une plongée, terrifiante il faut le dire, dans la guerre civile qui ravagea la Sierra Leone pendant toutes les années quatre-vingt-dix, décimant et déplaçant les populations dans un déchaînement de violences et d’atrocités, le tout avec le concours massif d’enfants-soldats, et pour enjeu principal, le contrôle des zones diamantifères. L’auteur enchâsse ainsi sa fiction dans une trame historique parfaitement authentique, parsemée de personnages réels, et, par d’incessants allers-retours entre l’Afrique et le reste du monde à trente ans d’intervalle, met efficacement en lumière le problème persistant des diamants de conflits, aussi appelés diamants de sang.
La narration, suffisamment réaliste pour bien faire prendre la mesure des atrocités commises, en même temps que l’ampleur des jeux de pouvoir économique et politique qu‘alimente la contrebande de diamants, a de quoi faire froid dans le dos. En plus d’aider à armer les rébellions et d’entretenir l’instabilité en Afrique, les diamants de sang continuent aujourd’hui à financer des régimes totalitaires. Al-Qaïda aussi en a tiré une partie de sa fortune...
Loin du simple divertissement, ce polar palpitant est aussi l’occasion de découvrir le rôle des diamants dans les conflits africains. Avant d’être montés en bijoux, ce sont parfois de véritables rivières de sang qu’ils ont déjà fait couler…