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Le sport s'insère désormais dans une économie gigantesque, livré aux ravages de la compétition à outrance, au besoin d'écraser l'autre, au service d'Etats dont certains bannissent les droits de l'homme et utilisent le sport pour se refaire une vertu, comme on l'a vu aux JO de Pékin, en 2008, ou lorsque Poutine envoie la flamme olympique dans l'espace. Le « prix » d'un athlète est aujourd'hui si élevé que lui-même devient un « actif immatériel » réparti entre plusieurs propriétaires dont des fonds de pension.
Or courir, marcher, inspirer, expirer, entretenir son souffle, connaître son corps et se connaître à travers lui... c'est bien ce qui a maintenu en vie l'humanité depuis l'origine. Rappelant l'usage du sport chez les Indiens Tarahumaras, chers au poète surréaliste Antonin Artaud, et jusqu'au geste inouï du navigateur Bernard Moitessier, refusant en 1968 sa victoire parce qu'il est « heureux en mer » et parce qu'il « veut sauver son âme », les auteurs espèrent remettre en scène le « sport qui se pratique », le « sport liberté » alors qu'une étude australienne, conduite de 1964 à 2010 sur vingt-cinq millions de jeunes dans vingt-huit pays, révèle que ces jeunes ont déjà perdu 15% de leurs capacités cardio-pulmonaires à assumer l'effort.
Bernard Faure a été champion de France du Marathon. Consultant à la télévision, c'est le seul journaliste français à avoir refusé de couvrir les Jeux Olympiques de Pékin par solidarité avec la cause tibétaine. Patrick Montel est le commentateur sportif le plus populaire des Français même s'il dérange quand il s'interroge en direct sur le rôle de l'argent dans le sport. Il est l'auteur de Concentré d'émotions (préf.
Philippe Delerm), et coréalisateur avec Régis Wargnier de Cours d'athlètes.
