"C'est une femme.
Leur mystère, c'est pas une chose qu'on peut expliquer, nous les hommes, juste tenter de s'en approcher.
Je crois qu'elles naissent toutes avec le savoir de ce mystère qu'elles ont au fond d'elles, qui nous bouscule le sang, d'abord grossièrement, comme du tissu brut qu'elles travaillent à faire la robe de mariée.
Ce qu'elles attendent, en fin de compte, c'est de mélanger le pouvoir du sang, alors qu'on veut juste posséder le leur.
on n'a pas les mêmes égoïsmes, mais on peut s'en faire un même nœud au cœur.
C'est avoir que veulent les hommes, les femmes, c'est
pouvoir.
On fait rien pour, et elles tout."
OUI OUI OUI !!! Franck Bouysse c'est encore et toujours du très grand cru.
Un style à se pâmer, une histoire poignante, une émotion dingue...
Il faut lire l'intégralité de ses œuvres sans rien jeter, un véritable sans faute !!
Dans Né d'aucune femme, l'écriture bouyssienne (allez oui on peut se le permettre) se parfume d'un peu de Victor Hugo et d'un zeste de marquis de Sade ... On frise la perfection.
La catharsis des mots
Une verve qui vous glace, un roman qui décloisonne le temps, des mots qui vous arrachent votre bonne conscience. Plus qu'un roman, une réflexion sur la condition humaine aux prémices du XX ème siècle avec la ruralité comme point de départ. L'ineffable est décrit avec minutie, l'horreur côtoie le beau, les mots sont âpres, calculés et servent une cause, le devoir de mémoire.