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En 1611, alors que Henri IV vient d'être assassiné, que la lutte entre gallicans et ultramontains fait rage, Edmond Richer provoque le plus grand scandale éditorial de ce début de XVIIe siècle avec un brulot sur l'exercice du pouvoir dans l'Église et les rapports entre le pouvoir civil et le pouvoir religieux : De la puissance ecclésiastique et politique. Dans ce court traité, qui n'avait pas été publié depuis plus de deux cent ans, Richer conteste l'idée d'un pape au pouvoir absolu.
Conciliariste convaincu, il limite le rôle du Saint Père à un simple « ministère » pour faire des évêques et des prêtres la seule « aristocratie » de l'Église, c'est-à-dire les seuls détenteurs du pouvoir spirituel, et du Prince, le dépositaire de l'autorité temporelle. Ce pamphlet flamboyant, mis à l'Index par Rome dès sa publication mais souvent commenté ensuite, nous fait redécouvrir une vision de l'autorité dans l'Église que la domination du courant ultramontain a marginalisée.
Ignorer le conciliarisme, n'est-ce pas se satisfaire d'une histoire écrite du point de vue des auteurs? Le regain récent d'intérêt pour la collégialité nous invite à poser un regard neuf sur un débat qui, pour être ancien, demeure très actuel.