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10 Note(s) et avis
Un regard de l’intérieur sur le monde de l’éducation. Le regard porté par une personne en situation de handicap éclaire sur le simulacre d’application de la loi au détriment de personnes volontaires et compétentes.
Mettre à profit son énergie et ses compétences pour arrondir ses fins de mois est une tentation facile et humaine. D’ailleurs, l’humanité de Brice resurgira lorsque telle une bête traquée, il s’entête à agir hors la loi. De plus, d’un loyalisme sincère, il n’avait pas envisagé de se situer par rapport à Clarisse, apparemment l’unique victime. Or, il apprendra à ses dépens, que non (mais là, vous devrez lire pour mieux comprendre).
La bonne proportion de défauts et de qualités rend cet homme, à la fois généreux ou égoïste et à la fois casse-cou, mais raisonné.
Mari infidèle et père peu attentif, mais il sait entretenir ses amitiés…
L’enquête policière en elle-même ne laisse pas de repos au lecteur. Jusqu’à la fin on se demande comment va s’en sortir à Brice ? Les rebondissements et des courses-poursuites, des déplacements au moyen de divers moyens de transport ne manquent pas de panache.
La fraicheur du roman sur la biographie de cette fillette qui devient ado puis jeune adulte suggère une jolie philosophie et la vivacité du personnage imaginatif procure sourires sur les frasques commises dans un tableau picturale poétique…es habitants de ce microcosme s’animent autour des enfants, des commères qui surveillent le voisinage, des mères de famille respectables, de travailleurs manuels ; le tout évoluant sous l’égide de l’instituteur, ou du pasteur. Tous ces personnages revivent sous la plume de L.M. Montgomery. On baigne dans les règles de bienséance de l’époque en observant le rôle de la femme, de l’éducation de l’instruction, et où la religion façonnent la société ici un peu détournée avec humour. C’est encore plus remarquable quand on sait que l’auteure a épousé un pasteur ! Ici, l’originale héroïne toujours préoccupée de bienveillance présente le défaut et la qualité d’être dotée d’une loquacité et d’un optimisme à toute épreuve. Une fraicheur de texte et d'environnement.
Un style d’écriture appréciable : efficace, une pointe de poésie, d’humour avec des personnages vifs et attachants même si le principal paraît le plus « lisse » de tous (comme dans « 11 serpents » d’ailleurs). Un nouvel exercice littéraire pour l’auteur qui passe de la comédie amère à une intrigue dramatique. Exercice réussi.
Les fondations du roman reposent sur l’évocation d’une propriété déshabitée mais encore habitée de souvenirs du narrateur Jean. Sa mémoire redonne vie aux anciens habitants des lieux et la visite de tous les recoins de la maison l’envahit
alors d’un sentiment nostalgique et de mystère. Alors conquis, Jean choisit de pérenniser cette douce sensation avec l’acquisition de cette maison, symbole d’un bonheur éphémère.
Un excellent roman policier sur une disparition d’enfants et de crimes d’enfants dans un contexte social déjà sombre. Là, le lecteur tenu en haleine du début jusqu’à la fin de l’enquête, la suit, s’interroge, et doute au rythme de la jeune Sarah et de Stan son assistant désigné. La lecture est agréable et la structure de flashbacks bien dosés et opportuns dynamisent une histoire située dans un secteur géographique limité.
La résolution de l’affaire elle-même semble aussi un prétexte pour décrire le déclin d’une ville autrefois rutilante : Détroit. Ses heures de
gloire fondée sur une industrie automobile en plein essor, lui valaient le nom de « Motor City », mais sa aujourd’hui surnommée « Shrinking City » (ville rétrécissant).
Le retour de ce monstre insensible recherché après tant d’années mais qui s’était tapi, ravive les douleurs enfouies de Stan. Ressorti du placard à cette occasion, il devra opérer avec Sarah pour composer ensemble une équipe finalement bien assortie avec une sensibilité propre.
Un magnifique thriller, un suspens et une tension permanents où la trame ne laisse rien deviner ; excellent premier roman ! La plume très agréable et fluide de Jérôme Loubry ce nouvel auteur glisse sur le lecteur et se veut prometteur d'ouvrages captivants… et ce n’est qu’un premier roman !
Une enquête s’ouvre avec un crime d’une particulière atrocité, elle se combine avec une narration du héros, récit instillé tous les cinq ou six chapitres. Ici, celle de Leyli est captivante.
On surfe sur les flots de l’actualité tragique qui nous immerge avec les flux migratoires et leurs dérives (Sociétés, associations, O.NG qui en profitent) et parfois de sombres naufrages. L’auteur nous illustre avec justesse les travers financiers qui en découlent de part et d’autre. Du même coup, des figures individuelles (Leyli, Alpha, Savorgnan) transcendent notre regard sur les
images de débarquements en « masse »de foules de populations et édulcorent nos idées parfois sur des images exploitées par des médias en mal de sensationnel. Ici, les personnages émeuvent le lecteur : criminels comme victimes nagent en eaux troubles grâce à cette performance d’auteur pour nous dépeindre leur vie détaillée, souvent en proie à un passé trouble.
Plusieurs points du livre sont instructifs :
- La description des formules proposées par les Red Corners nous plonge dans un univers surprenant, cloisonné et pourtant si dépaysant : une illustration de voyager sans bouger à moindre coût pour assouvir des fantasmes... même si on déchante devant le résultat pernicieux subi par les protagonistes du livre.
- Le parcours d’individus prêt à tout pour s’aventurer vers des conjectures plus radieuses comme en Europe, perçue comme le nouvel Eldorado.
L’auteur joue la carte d’une vague leçon d’initiation pour le néophyte dans le domaine de l’immigration : nuance entre immigrés et réfugiés ; législation sur la naturalisation ; trafic et malversations opportunes sur ces populations. Et la seule évocation de ces notions demeure pour le lecteur un support à un suspens original.
L’allusion à la symbolique de la chouette – en couverture - rappelée par intermittence amplifie le mystère bien pesé autour de Leyli, pour composer, si j’ose cette boutade pour qualifier le futur livre de M. Bussi de « chouette livre », car tous les éléments sont réunis pour transporter son lectorat !
J'ai beaucoup apprécié ce livre policier, pour la richesse géopolitique en trame de fond, et les stratégies d'espionnage même si je n'ai jamais été fan de James Bond. L'intrigue policière m'a conquise avec le départ d'un crime de droit commun, pour prendre toute sa dimension ; ajoutée à l'intérêt des thèmes abordés, la lecture est agréable.
L'ambiance polar m'a vite captivée à devoir accompagner Paul Heyland dans ses déboires de commissaire de police, reconverti en détective privé. Sa nouvelle agence Hawk Eye, nous bascule dans une atmosphère à la Nestor Burna ou de
Mike Hammer, où la secrétaire, icône de la féminité colore un tableau terne. Les coups, les bagarres, les blessures et autres ne seront pas épargnées à notre héros ce qui lui confère une certaine humanité.
Les chapitres sont longs mais découpés pour ne pas noyer le lecteur dans la densité de ces 560 pages. Le rythme reste dynamique : on part d'une narration de P. Heyland alternée avec le point de vue narratif omniscient (à la troisième personne) facilite la compréhension de ce qui se trame à son insu, et ponctuée de ses rêves plus ou moins prémonitoires. L'adoption de ce style narratif accouplé à des actions brutales et vives cadencent bien cette longue enquête.
Et au milieu de cette férocité perceptible se glisse parfois une certaine poésie. Excellente écriture donc, et j'ai remarqué la finesse des dialogues car l'auteur les dose avec perspicacité car les réponses du narrateur sont résumées et condensées à bon escient et l'humour y est présent aussi.
La galerie de personnages, que l'auteur a judicieusement répertoriée une liste à la fin de l'ouvrage nous régalent de toutes sortes de caractères. J'ai particulièrement apprécié : Heyland, divorcé et se contente de bagatelles ponctuelles, mais franc, sincère et courageux, il a l'étoffe d'un héros. La jeune Marya m'a touchée de sa fraicheur, quant à Délia, elle nous trouble de sa mystérieuse et inquiétante gémellité, nous rappelle le mythe de Pandore (cf. Wikipédia)...
Boris, un autre personnage, dépoussière pour nous dans le dédale des cimetières de France et Russie, les légendes ou anecdotes des êtres enfouis sous leur pierre tombale ; difficile d'imaginer les concessions funéraires berceau d'enseignement culturel.
Les nombreux rebondissements des péripéties de notre enquêteur tempèrent le frimas des paysages neigeux de Moscou. Aucun risque pour le lecteur de s'appesantir ou s'enliser dans le récit avec ce voyage dans l'Histoire et l'espace. On est promené de Paris à Moscou, et de l'URSS des années 50 de la Guerre Froide à la Russie de 1995. Je me suis bien retrouvée dans la mouvance post-pérestroïka, ayant personnellement connu la Hongrie en 1989 : elle ressemble bien à l'occident des années en arrière.
Les descriptions de Moscou en hiver, des camps d'internement, des datchas, des isbas, les coutumes moscovites arrosées de Vodka pour tromper la grande frugalité persistante, les moscovites, les routes parsemées de nids poules, Maslenitsa (la fête du pardon)... : le livre est une mine de renseignements pour nous transporter dans la culture russe.
Dans ce livre, drôle et distrayant le lecteur est initié au charabia (heureusement traduit pour les néophytes, car j’ose penser qu’il y en a encore !) des petits caïds et leurs combines. Une certaine moralisation gratifie La Daronne, qui se lance dans le trafic de droque à la cinquantaine, dotée d’une grande intelligence et d’une fantaisie assidue à dénouer leurs stratèges, à les manipuler, tout en grugeant les forces de polices. Sa débrouillardise fait plaisir, et son absence de scrupules s’excuse car finalement, elle n’a abusé que des malfrats. la morale est sauve
L'écriture
est rapide, fluide alterne une narration dans un vocabulaire soutenu, argotier et le jargon des cités que LA daronne nous traduit pour celui qui n'y adhère pas. à lire pour se distraire
Une bonne analyse poétique pour décrire le rapport entre soigné-soignants soumis malgré eux aux contraintes réglementaires, humaines, et économiques de nos sociétés.
Ce livre est une ode au dévouement de ces professions qui se donnent sans compter mais dont les services publics comptables à l’extrême, restreignent sans scrupules les coûts excessifs de ces soins, pour la société. Les poèmes et les textes abordent tous les thèmes et problématiques sur la dépendance, la maladie et la fin de vie auxquels sont confrontés les aidants ou les soignants. Ils sont les interlocuteurs
muets mais spectateurs ou acteurs souvent impuissants devant la fatalité qui leur font face. Chacun interagit en frôlant à tout instant la maltraitance, menace récurrente dont la frontière est à géométrie variable.
10 Note(s) et avis