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Ce livre écrit dans une langue classique est intéressant davantage par les idées que le personnage principal développent, ses souvenirs, ses nostalgies ses espoirs et ses craintes, que par l'intrigue elle-même. Celle-ci mêle le passé et le présent. Cependant l'aventure amoureuse qui se noue entre l'étranger revenu au pays et une "vieille amie" sur laquelle il avait fantasmé dans sa jeunesse sent le fabriqué. Les rapports entre les deux amants et la compagne actuelle restée en France sont aussi du domaine de l'improbable… Après tout n'est-ce pas le propre du roman. A lire avec plaisir
pendant les fêtes de fin d'années pour réfléchir à la tolérance, la laïcité et le monde arabe en mutation.
Encore une histoire d'avocats véreux, de lobbysites sans scrupules, de sociétés pharmaceutiques pas très clean et prêtes à tout pour vendre des médicaments et gagner de la thune. Tous les ressorts romanesques de Grisham sont là. Les arcanes de la justice américaines (incompréhensibles vus de notre petite France) avec les recours collectifs, les audiences de mise en état, les stratégies qui consistent à faire croire qu'on va négocier mais finalement on va au procès. Et de pauvres gens qui se font manipuler pour touche le jack pot. So american! Cependant toute ressemblance avec un autre médicament bien français contre le cholestérol mis en vente par les laboratoires S. n'est pas que fortuite. Un bouquin qui se laisse lire. Pas de la grande littérature mais instructif, divertissant et plein de rebondissement.
Il y a des livres qui vous suivent toute votre vie, on les lit à 10 ans et une fois par décennie on les relit. C'est le cas. Le notaire du Havre ce fut d'abord une dictée de 7 éme. cet extrait dont je me souviens encore aujourd'hui et qui ne m'a jamais quitté.
" La porte de la rue est ouverte tout le jour. Le soir elle se referme avec un bruit caverneux… L'escalier est de bois. On a dû le cirer au début des temps et, par la suite, se contenter de le brosser à l'eau de Javel…" Plus loin :" L'odeur de l'oignon, un trou de serrure lui suffit, une fente, un noeud du bois. On dirait qu'elle
fait son chemin à travers la brique et le plâtre."
Tout est là, l'atmosphère, les odeurs, et l'imagination galope. Je le vois cet escalier, je le sens. La vie des gens derrière les portes se laisse deviner. Je suis allée à la bibliothèque municipale pour l'emprunter. Refus. Les livres de Duhamel font partie du fonds pour adultes. Que c'est stupide. J'ai sorti mon cahier d'orthographe, j'ai montré à la bibliothécaire revêche que ça n'avait rien d'interdit- la preuve- on le dictait à l'école des bonnes soeurs! Rien à faire. J'ai cassé ma tirelire et je l'ai acheté. Le format poche n'existe pas encore. Le livre est broché avec une couverture beige édité en 1933 au Mercure de France. 1933, une bien vilaine année...
Quel plaisir de découvrir qu'il y avait une suite, neuf autres livres. De quoi rêver longtemps.
Pour la cinquième fois, j'ai relu toute la Chronique en 2008, après mon installation dans les Cévennes, dans la douceur du printemps du Sud, sous un ciel sans nuage, le bruit du vent dans les cèdres.
J'ai retrouvé les passages soulignés, les annotations dans la marge au crayon noir, devenues à peine lisibles; dans le notaire du Havre celle-ci qui est toujours d'actualité.
"Le grand mot était lâché, le mot vague et prestigieux. En ce temps-là, qui n'est pas fort lointain, on ne disait pas encore " les affaires"" avec l'accent spécial qu'on y met aujourd'hui. on disait, de façon plus modeste et plus précise, le commerce."
Aussi, ce passage dans "Les maîtres" marqué d'une croix en la marge, un sursaut féminisme de ma part...
" Toi, ma chère, qui est ce qu'on appelle une femme instruite, en somme, tu ne sais presque rien d'utilisable. Tu as une licence de chimie, de physiologie, je ne sais même plus, et tu serais embarrassée pour faire cuire un oeuf sur le plat."
La marque en marge date du début des années '80, ce genre de réflexion était monnaie courante dans mon entourage. Je venais de passer ma thèse d'université, alors…
Laissons le passé au passé. Revenons à la littérature.
Une suite à la Chronique des Pasquier par Jérôme Duhamel.
Quand j'ai entendu S. G. parler de son livre avec de joyeux éclats de rires à la Grande Librairie, ça m'a donné envie. D'autant plus que j'avais aimé son livre précédent "Dolce Vita".
J'ai couru à la bibliothèque emprunter cet homme qui aimait la femme d'un autre et je l'ai emporté en vacances de Noël (le livre pas l'homme). Finalement, je me dis que j'aurais dû choisir autre chose que cette histoire d'amour écrite de bric et de broc, entrecoupée de chapitres sans queue ni tête sur la sexualité de Tennessee Williams, les aventures d'Althuser, des considérations sur Lacan…
Bien sûr tout est dans tout, et il suffit d'émailler cette histoire compliquée d'amour contrarié d'une citation ici et là pour réussir à faire chic, branché, un peu Rive Gauche, un peu révolté, un peu tout, un peu rien... Creux. Par pitié qu'on laisse Derrida et Deleuze en dehors de ces mièvreries. Quarante ans sont survolés en moins de trois cents pages (c'est encore beaucoup trop par rapport au contenu) car il n'y a aucune analyse, quelques faits, (bon d'accord c'est un roman pas un essai) et parfois des envolées "lyriques" - je cite- L'automne 1974 à été doux, bleu et roux et le ciel d'un bleu profond... Le pire étant les interrogations philosophico-existentielles du style (je cite de mémoire) "Est-ce qu'on trompe l'autre quand on se masturbe". Hélas, il n'y a pas de réponse. On n'arrive pas à aimer ou à détester ces Abel et Caïn post modernes, ils m'ont laissée indifférente avec leurs malheurs de nantis qui se regardent le nombril et le font reluire. Bon, vous avez compris que je n'ai pas aimé. Je ne recommande pas de lire ce livre, lisez plutôt le précédent si vous ne l'aviez pas lu à sa sortie, ou l'excellent livre de Joncour "L'amour sans le faire" dont je parlerai bientôt.
Pas mal, on est dans l'ambiance d'O. A. C'est un peu narcissique, l'écrivain maudit qui boit trop et qui passe à côté de sa vie. J'ai préféré à l'abri de rieN
Cette nouvelle est une histoire à tiroirs. Des personnages interlopes, des références mythologiques bien cachées…( il faut chercher un peu) des influences cinématographiques musicales et politiques, non plutôt historiques. Ce n'est pas un polar, un peu quand même. Le rythme est cinématographiques, des plans, des ruptures, du rythme, des phrases au couteau, un langage riche et populaire à la fois. Etonnant, ce petit bouquin tient en haleine jusqu'à la dernière ligne.
Un petit bijou inattendu sur 14
Petit par le format (125 pages) grand par le contenu. Ce n'est pas 'encore' un livre sur la guerre de 14, c'est une histoire dont la toile de fond est la guerre de 14. Aucun pathos, pas de sensiblerie, pas de surdramatisation c'est déjà une tragédie. Quelques descriptions horribles dans un style humour noir. C'est sarcastique, les détails tellement absurdes qu'on se pince pour y croire, comme cet orchestre au complet qui joue la Marseillaise pendant l'attaque derrière les soldats. Et bien sûr ce qui doit arrriver arrrive, les musiciens tombent, meurent sont massacrés, ceux qui restent continuent la musqiue. Aussi absurde que la guerre. L'écriture est simple, ramassée, minimaliste, économe d'effet, incisive et efficace. On suit davantage l'histoire que les personnages qui la vivent, peut-être à cause du détachement du narrateur, un peu plus observateur qu'acteur. A lire pour se persuader, s'il en était besoin, que 14 a fait du dégât.