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À découvrir
Louise R. Caron n'a pas encore complété son profil
Sur un sujet largement traité dans la parution romanesque. Le portrait d'une mère récemment décédée dont la fille, en fouillant, cherchant, questionnant, va découvrir des secrets enfouis, des non-dits, et les raconter au plus près de la vérité.
Peut-être parce que je sais que le livre de Delphine Le Vigan autobiographique bien que la couverture mentionne « Roman », il m’a laissé l’étrange impression que l’auteure nous livre son histoire – celle de sa famille, de sa mère fantasque et suicidaire en particulier - pour s’en délivrer. En s’en délivrant elle nous en embarrasse.
Quel est donc le pouvoir de libération de l'écriture. Voilà certainement la question qu’on se pose à cette lecture.
Le texte est écrit avec simplicité. Il est efficace, sans dégager un véritable style. Dans Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine De Vigan parle non seulement de sa mère, mais aussi d'elle et de ses doutes, de son bon droit à livrer au public des secrets enfouis qui n’appartiennent qu’aux intimes, quitte à se brouiller, car il n’y a jamais qu’une seule face à la vérité L'histoire de Lucile, la mère, est si stupéfiante, qu’elle en devient romanesque. Les personnages sont consistants, bien campés à part le père, mais ce n’est peut-être pas un hasard. Ce livre mérite d’être lu sans a priori. A mon avis, c’est une œuvre qui déborde de sensibilité mais qui manque peut-être de pudeur.
Bof, bof ! L'histoire qui est présentée comme un parcours initiatique et comme une critique virulente de l'université américaine, n'est qu'un fatras de clichés, de personnages tous plus haïssables les uns que les autres. C'est long, très long, 650 pages pour raconter quoi au fond que nous ne sachions déjà. Que les élites ne sont pas des anges, que les sportifs des grandes universités sont des arrivistes abrutis… que les politiciens se font faire des gâteries dans les bois par des putes… Toute cette accumulation de clichés ne font pas une critique sociale mais plutôt l'apologie
de ce que l'auteur était censé dénoncer.
Je n'ai peut-être pas compris, pas saisi l'humour, toute la causticité de l'oeuvre. C'est possible. Et que dire de la navrante tentative de construire la plupart des dialogues (presque le quart du livre) en langage "fucking djeuns genre cool", dont la pauvreté n'a d'égale que la bêtise. Ce n'est pas du raciste anti-jeunes au contraire. Il n'est pas utile d'aller aux USA à DuPont pour entendre ça, il suffit d'attendre son gamin à la sortie du collège et pas seulement dans le 93.
Si pour dénoncer il faut consacrer 650 pages à des inepties alors il vaudrait mieux que la littérature ne dénonce pas. La traduction française est d'une platitude inimaginable. Si on veut lire un parcours initiatique intéressant et bien traduit du japonais, il faut lire Kafka sur le Rivage de Murakami.
Je n'aime pas chroniquer des livres qui m'ont déplu, c'est un exercice périlleux car d'autres les aiment et je ne prétends pas détenir le monopole du bon goût universel. Mais un coup de gueule de temps en temps ça ne fait pas de mal, surtout après avoir avalé 650 pages qui m'ont fait l'effet de hamburgers caoutchouteux, surtout que le nouveau roman de Tom Wolfe vient de paraître. Matraquage médiatique assuré, espérons qu'il sera davantage dans la veine du Bûcher des vanités que dans celle de Moi, Charlotte Simmons.
De l'histoire individuelle à la grande Histoire.
A partir d'un destin individuel, l'auteur nous entraîne au coeur de la dictature de Trujillo à Saint-Domingue, qui dura une trentaine d'années. Comme dans tous ses romans, l’écriture de Mario Vargas Llosas est foisonnante. Le récit est fait de bifurcations, de nombreux personnages bien campés, d'espace temps multiples et de destins qui s’entrecroisent souvent pour le pire. Tout est pêle-mêle et pourtant comme dans un puzzle tout se met en place au fil des pages. Une sorte de reportage historique. Nous sommes entraîné dans la vie quotidienne du tyran, sont exposés les malversations, les orgies, les turpitudes, les tortures, les exécutions, tout ce qui fait l’apanage d’un état totalitaire. Cela bien entendu est commis au nom du peuple. Pour le bien du Pays. Ces actes, que le dictateur ordonne au nom de l’ambition qu’il a pour sa patrie, sont le reflet de sa mégalomanie, de sa folie. Le trait est un peu lourd, la bête est noire ! L’auteur brosse le portrait d’un Trujillo affamé de chair fraîche, obsédé par son incontinence urinaire, manipulant ses proches comme des pions sur l'échiquier de sa folie dominatrice !
On suit en même temps les quatre jeunes conjurés du complot qui mettra fin à la dictature le 30 mai 1961. Le geste risqué de ces jeunes gens prend tout son sens au fur et à mesure qu’on entre plus avant dans le quotidien de Trujillo et dans les coulissses du pouvoir où tous tremblent devant le maître.
L’histoire personelle de la narratrice Urania, nous est délivrée au fil des chapitres jusqu’à la fin où le lecteur connaitra (il l’aura peut-être deviné avant) le véritable motif de son retour à la terre natale. L’auteur a fait un travail d’historien et de romancier. Il m’a semblé qu’il manquait quelque chose à ce roman, peut-être un peu de légèreté ? Un peu de distanciation par rapport à l’événement historique. Cependant en dépit de cette restriction, j'ai trouvé ce livre passionnant, palpitant et horrible tout à la fois.