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Pendant la guerre d'Algérie, 200 000 à 400 000 supplétifs algériens ont servi aux côtés de l'armée française. Au lendemain des accords d'Evian de mars 1962, ces hommes ont été, avec leurs familles, relégués, oubliés, par les plus hautes autorités de l'Etat. Considérés comme des traîtres sur leur terre natale, nombreux ont été massacrés au moment de l'indépendance. Au printemps 1962, près de 40 000 harkis ont fui leur pays pour trouver refuge en France.
Ils se sont retrouvés parqués dans des camps de transit et de reclassement, confinés dans des hameaux de forestage ou ghettoïsés dans des cités urbaines. Aujourd'hui, l'enjeu mémoriel demeure pour beaucoup la priorité. Plus encore, une nécessité : celle de transmettre l'histoire de ces "indésirables" qui se réfugièrent souvent dans le silence après leur rapatriement en France. Mieux comprendre qui furent les harkis, leur rôle et leurs missions dans le conflit, les raisons de leurs choix, tel est l'objectif de ce dossier.
