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Etouffée par la boue : voilà comment aurait du finir la petite "Mudgirl", si un couple de Quakers ne l'avait pas sauvée in extremis des griffes de sa mère démente. Pendant des années, ses parents adoptifs la protégeront des conséquences de son ignoble passé. Adulte, devenue présidente d'une université de renom, elle doit retourner sur les lieux de son enfance. Confrontée à ses origines et à des angoisses professionnelles qui la rongent de manière imprévisible, elle sombre peu à peu dans la folie...
Beau personnage
Je n'aime pas beaucoup les romans dans lesquels les personnages sont proches d'une certaine folie, ce qui est parfois le cas de Meredith. Cependant, ce personnage m'a touchée. Cette femme qui est à la croisée des chemins, qui a réussi professionnellement, qui aime un homme marié, ce qui l'a empêché d'avoir une vie de famille doit revenir à ses racines pour faire la paix avec son passé, un passé que sa mère adoptive lui a volé en voulant faire d'elle la prolongation de son enfant mort. Ce couple de parents adoptifs est d'ailleurs intéressant à de nombreux égards. J'ai aimé l'environnement dans lequel Meredith vit, celui de l'université, avec ses rivalités et ses discussions philosophiques qui semblent stériles. Joyce Carol Oates en profite pour régler des comptes avec l'administration Bush, et le reproche que je ferais, c'est qu'elle ne le fait pas avec délicatesse mais Mudwoman semble incarner aussi bien les contradictions du passé de Meredith que celles de son pays.