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Bernal Diaz n'a pas vingt ans lorsqu'il s'embarque en 1514 pour le Nouveau Monde. En 1519, il participe à l'expédition dirigée par Cortés vers le Mexique où une poignée d'Espagnols en quelque dix-huit mois vont parvenir à défaire l'Empire aztèque. C'est cet exploit militaire exceptionnel, l'une des grandes expéditions qui ont marqué notre imaginaire occidental, que relatera quarante ans plus tard le conquistador devenu chroniqueur.
Pas à pas, jour après jour, il raconte, dans une prose quasi journalistique, les enjeux internes du pouvoir, le cérémonial entourant la conquête, les habiles tactiques de Cortés pour approcher l'empire de Montezuma puis celui de Cuauhtémoc, le choc des croyances et le tourbillon des batailles jusqu'à la chute de Mexico.
Noche Triste...
Conquistador, accompagnateur de Grijalva à l'occasion de la reconnaissance des côtes du Yucatan par celui-ci, soldat de Cortès lors de la prise de Tenochtitlan et de Pedro de Alvarado pendant la conquête du Guatemala, Bernal Diaz Del Castillo fut un témoin privilégié de la naissance de la Nouvelle Espagne et des épreuves que les Espagnols (et les Indigènes !) durent endurer à l'occasion de ce choc entre ces deux mondes que tout opposait.
Écrit à la fin de sa vie en réaction au récit de l'historien Gomara qui n'avait jamais mis les pieds en Amérique, son Histoire Véridique de la Conquête de la Nouvelle Espagne est un ouvrage passionnant.
On aurait pu croire la narration écrite dans un style ampoulé et emphatique, dans un langage fleuri. Il n'en est rien. Del Castillo parvient à évoquer la vie quotidienne des 800 hommes de Cortès ainsi que la vie à la cour de l'Empereur Moctezuma de manière très vivante et suscite dans notre esprit des images saisissantes.
Cerise sur le gâteau pour les historiens passionnés par l'histoire de la conquête, Del Castillo clôt son ouvrage sur des descriptions des principaux protagonistes de l'histoire. On apprend ainsi que Cortès avait "un visage de couleur presque cendrée (...), la jambe et la cuisse bien faite, quoique les genoux fussent un peu tournés en dedans" !