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1972. Black River Falls, Wisconsin. Alicia Western, vingt ans, est admise à sa demande dans une institution psychiatrique. Au cours de neuf séances avec son thérapeute, elle nous livre les clés de son monde intérieur. Un monde tourmenté, peuplé de créatures chimériques et de figures puissantes : la grand-mère qui l'a élevée ; le mathématicien Alexandre Grothendieck, son mentor ; son frère Bobby, qu'elle aime depuis toujours d'un amour impossible.
Folle, Alicia ? Pas plus que l'époque qui l'a vue naître et dont la cruauté semble sans limites. Fragile et géniale, cette jeune fille est sans aucun doute l'un des plus beaux personnages inventés par Cormac McCarthy.
"Tenez moi la main... c'est ce que font les gens quand ils attendent la fin de quelque chose."
J'avais principalement aimé "Le Passager" de McCarthy pour ses séquences de dialogues à l'écriture remarquable. Ça tombe bien Stella Maris est un dialogue de 250 pages entre un thérapeute et la jeune Alice, mathématicienne de génie au cerveau malheureusement touché par la dépression et la schyzophrénie. Le ping pong verbal qui en découle est aussi jouissif que sombre et profondément triste.
Sont évoqués les amours incestueux de la jeune fille, sa passion des maths et les mentors qui la guident, sa famille, mais aussi sa vision extrêmement pessimiste du monde et de l'existence.
Les répliques fusent, l'esprit vif et parfois taquin de la patiente trouve écho auprès du psychiatre et tout cela offre un au lecteur un échange captivant... mais aussi pesant.
Mieux vaut être averti, Stella Maris est une lecture émotionnellement lourde et peu recommandable pour des esprits fragiles ou instables.