Après une carrière de producteur et réalisateur de reportages et documentaires pour les chaînes TV, Olivier Duffillot, alias Jacques Noël, publie son premier ouvrage littéraire. Dans les années soixante, L’auteur a collaboré à L’Os à moelle, journal satirique de Pierre Dac, Francis Blanche et Jean Yanne. Puissent les mânes de ces derniers avoir un oeil bienveillant sur cet essai. L’Auguste au gros nez rouge et son partenaire aux larmes noires sur un visage talqué de blanc s’y côtoient au fil des pages, amenant un rire parfois submergé par un sanglot.
A la suite d’un malaise, une femme de 60 ans apprend sans ménagement, par l’urgentiste de l’hôpital, qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Envahie par le «crabe», elle se sait condamnée à courte échéance. Ecrire, c’est vivre doublement. Ce soir était le plus sombre de ma vie. Il fallait que je me confie, que je ne reste pas seule. Je saisissais un gros cahier et laissais mon esprit guider ma main.
Ces premières lignes que je viens de laisser échapper, ce sont des lignes de vie. Tant que je les formule sur ce support, tant que je les relis, tant qu’elles me font peur autant qu’elles me confortent, qu’elles me poussent à me battre, je laisserai courir mon stylo au gré de mes sensations. Je vais me rattacher à son encre pour survivre. Belle ancre de miséricorde.