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La musique les a réunis : Philippe, artiste majeur de la scène indépendante, et Nadia, vénéneuse émigrée à la tête d'un label. New York, fin des années 1980, ils écument les clubs, éclaboussant les noctambules de leur ostensible passion, et s'abandonnent à de violentes étreintes dont ils sortent victorieux ou humiliés. Ils sont jeunes et préfèrent la fièvre de l'instant à une vie sans ardeur. L'exil les a soudés : Nadia, Philippe et sa soeur Frédérique s'envolent en 1990 pour Paris, fuyant le virus de souche Ebola qui ravage le continent américain.
Le mur de Berlin est tombé et Nadia va pouvoir retourner sur l'île de son enfance, au milieu de la mer Noire, qui contient les souvenirs heureux et les scènes inavouables. La mort les rassemble : le corps de Philippe est retrouvé à Berlin un jour de l'été 1992. La soeur et la veuve vont écrire ensemble la fin de l'histoire, ou en réinventer les prémices. Riviera est un fascinant puzzle, un assemblage de vérités relatives, d'époques qui n'existent pas, de faux-semblants et de lucides fulgurances qui confinent à la folie.
Composé comme un album rock avec des thèmes, des changements de voix, des ruptures de rythme et des plages de silence, ce roman à l'écriture habitée érige le mystère érotique et l'énigme artistique comme remparts dérisoires contre la brutalité du réel.
New York, la musique indépendante, le bouillonnement des années 80.
New York, la musique indépendante, le bouillonnement des années 80. Philippe en est le parfait exemple, solitaire, créatif et dévoré par son travail, jusque dans sa relation avec Nadia, sulfureuse tenante d'un label produisant notamment le groupe de Frédérique, la sœur de Philippe.
De leur ascension new-yorkaise au décès de Philippe à Berlin en 92, de leur relation emblématique, enviée, désordonnée et destructrice à leur musique intense et vibrante, de leur voyage aux racines de leur exil, dans le Paris de Philippe ou l'île de la Mer Noire qui a vu éclore la vénéneuse Nadia, ce roman-puzzle se lit comme un album ébouriffant, bruyant et terriblement vivant. Chaque morceau littéraire entraîne le lecteur sur des rythmes aussi riches qu'uniques dans le bruit des corps, la mélodie de l'errance, la fureur des passions et la douleur des souvenirs.
Alors qu'en 1990 une souche du virus Ebola devient transmissible à l'humain et plonge l'Amérique dans une psychose étouffante, les voyages et les corps deviennent aussi dangereux que nécessaire, soulignant l'urgence de l'art et de la vie. Un premier roman détonnant !