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Bulgarie, début du XXe siècle. La jeune Miriam, fantasque, indépendante, un peu sorcière, aime Ahmed envers et contre tout. Elle décide de vivre avec lui, puis de le suivre à Istanbul au risque d'en payer le prix fort. Car dans la Turquie kémalienne aussi, Miriam est contrainte de se battre pour défendre son droit d'aimer et de vivre comme elle l'entend. Rattrapée par les mêmes préjugés, elle est bientôt confrontée à un choix impossible.
L'histoire, reconstituée par Maria Kassimova-Moisset, est celle de sa grand-mère et de son père, telle qu'elle lui a été racontée. Mais dans des dialogues fictifs, l'autrice interroge ses ancêtres sur leurs actes, sans aucune complaisance. Créant ainsi un pont avec le lecteur du XXIe siècle. L'écriture, sans pathos, dépeint avec sensibilité, empathie et poésie les détails du quotidien, regarde avec attention les visages, à la recherche de ce que l'on ne peut exprimer avec des mots.
Rhapsodie balkanique est un roman poignant et universel sur les ravages de l'intolérance et l'arbitraire des choix. C'est un roman sur une femme qui incarne une génération désireuse de s'émanciper. Un roman qui résonne comme la musique envoûtante des Balkans et tout ce qu'elle recèle de passions humaines.
La liberté l'amour
On n'avait jamais lu, nulle part ailleurs, une telle description d'un phénomène aussi naturel (chez les femmes) que troublant. L'ouverture de ce roman est, en effet, un morceau d'anthologie qui aurait pu trouver sa place dans l'essai de Simon Leys sur, justement, les ouvertures de romans.
Puis, c'est la vie qui défile devant nos yeux : la vie quotidienne avec ses répétitions – mais aussi sa magie. Puis, c'est l'amour qui fait irruption. Et voilà que les problèmes commencent.
Roman d'un combat – celui de la liberté et de l'amour contre l'intolérance de la société –, voici un texte qui questionne et qui nous touche.