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Après les attentats du 11 septembre 2001, on a vu le mot " rat " envahir la presse américaine pour désigner les terroristes. Cette année de sinistre mémoire, un New-Yorkais l'a justement passée à épier d'authentiques surmulots dans une ruelle de Lower Manhattan - ces voisins plutôt discrets qu'on ne croise pas facilement et qui pourtant ne peuvent vivre sans l'homme. Robert Sullivan a choisi de comprendre les plus indésirables et mystérieux de ses concitoyens pour percer l'âme et le passé de sa ville.
Pendant la guerre d'Indépendance, les rats gris descendirent de bateau, avec mes mercenaires allemands engagés par les Anglais ; au milieu du XIXe siècle, leurs combats désespérés contre les chiens firent l'objet de paris sanguinaires entre chefs de gangs ; au XXe siècle, ils ne furent pas étrangers aux revendications syndicales des éboueurs, et en infestant Harlem ils servirent d'argument aux défenseurs des droits civiques.
Dans l'espace et le temps, Sullivan nous promène à travers les labyrinthes d'un Manhattan où les dératiseurs sont plus surmenés que les financiers de Wall Street. En ayant choisi comme animal familier le rat des villes qui patiemment grignote la Big Apple, ce drôle de journaliste à la plume de romancier transforme l'histoire naturelle en histoire urbaine dans ce qui est plus un cabinet de curiosités qu'un film d'horreur.