Au conseil européen d'Amsterdam de juin 1997, le Gouvernement français, déterminé à mettre l'emploi au rang des préoccupations prioritaires de l'Union européenne, a proposé la réunion qu'un conseil européen soit spécifiquement consacré, pour la première fois, à la question de l'emploi.
Ce conseil extraordinaire, tenu à Luxembourg en novembre 1997, a été un succès par la dynamique nouvelle qu'il a permis de créer en Europe. Il a défini un cadre commun et des objectifs partagés, les " lignes directrices pour l'emploi ", afin de lutter contre le chômage en confortant la croissance et la rendant plus créatrice d'emplois.
La convergence vers ces objectifs partagés laisse à chaque État membre le choix des moyens les plus adaptés à sa situation nationale et aux priorités de son gouvernement. Ces objectifs et ces moyens sont traduits par chaque Etat membre dans un plan national d'action pour l'emploi. Ces plans font ensuite l'objet d'un suivi et d'une "surveillance multilatérale", à l'instar des procédures mises en place dans le cadre de l'Union économique et monétaire.
Les Plans nationaux d'action pour l'emploi de la France ont été salués, en 1998 et 1999, pour leur ambition et leur qualité. Les résultats des efforts menés dans la lutte contre le chômage sont particulièrement satisfaisants : plus de 465 000 emplois créés en 1999, et 350 000 chômeurs de moins. Début 2000, cette baisse se poursuit à un rythme accéléré, puisque le taux de chômage est désormais inférieur à 10 %.
Le Plan national d'action pour l'emploi 2000 s'inscrit dans la même ambition que les deux précédents.
Il amplifie certaines actions et ouvre de nouveaux chantiers importants : réforme des allégements de charges sociales, en cohérence avec la réduction du temps de travail ; renforcement de la sécurité et de la qualité des emplois ; validation des acquis de l'expérience professionnelle ; lutte contre les discriminations raciales ; plan d'action pour faire face aux difficultés de recrutement qui se manifestent dans certains secteurs...
Il comporte une évaluation des résultats du plan pour 1999. Pour la première fois, il comporte également les réponses aux recommandations faites à la France sur la base de son plan pour 1999 : réexamen des dispositifs de cessation anticipée d'activité, développement des emplois de services, réduction du coût du travail peu qualifié, renforcement du partenariat social. Ainsi se concrétisent pleinement l'esprit - et les procédures - de Luxembourg.
Le conseil européen de Lisbonne, en mars 2000, a permis d'élargir et d'approfondir cette dynamique, en réaffirmant l'originalité du modèle social européen, alliée à la recherche de performances économiques accrues. Ainsi, pour la première fois, les quinze se sont fixé comme objectif la reconquête du plein emploi en Europe avant la fin de la décennie.
La France, qui assure la présidence de l'Union européenne au second semestre 2000 et à ce titre aura à faire adopter l'évaluation à mi-parcours du processus de Luxembourg et les lignes directrices pour l'emploi pour 2001, aura à cœur d'affirmer cette priorité.