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"La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi : que faut-il faire pour mettre l'économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi ? C'est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire. Derrière les chapitres qui suivent, il y a l'apport de dizaines de collaborateurs, de centaines de contributeurs et de milliers de relecteurs.
Il a fallu en défricher des sujets pour commencer à avoir une vue d'ensemble ! Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n'aurons pas perdu notre temps". Jean-Marc Jancovici
A mettre entre toutes les mains (et à faire connaître) !
Je salue cette synthèse du Shift Project, travail de fourmis réalisé par une équipe nombreuse et manifestement compétente. A raison, elle nous bouscule, mais montre que l'équation est soluble. Le plan est clair, pragmatique, daté et ambitieux. Il éclaire sur les transformations engagées (il y en a heureusement) et celles embourbées qui demandent inflexion et accélération pour livrer les résultats attendus. Nous sommes en pleine "Présidentielle" et aucun candidat ou presque n'y fait référence. Quel gâchis ! Sur les questions de changement climatique et de développement durable, ils ont là sous la main le fruit d'un travail minutieux (non générique puisqu'il s'applique au cas de la France) qui leur éviteraient de servir des lieux communs qui ne convainquent personne. Ce travail met très bien en lumière les deux points essentiels de la transformation qui nous attend: d'une part la nécessité mais la difficulté à mettre en oeuvre une coordination nationale (style Commissariat au Plan), et d'autre part, l'importance de "l'accompagnement au changement" (comme disent souvent les Consultants) pour emporter l'adhésion de tous et faire accepter un changement profond de société. Sur ce dernier point, je ne l'ai pas trouvé dans le livre, mais j'ai l'intime conviction que les journalistes ont un rôle essentiel à jouer et qu'ils le jouent mal pour le moment. Par une action davantage inscrite dans la durée, et pas simplement pour faire le buzz de temps en temps, ils pourraient se faire l'écho de tous ceux qui sont prêts à engager un changement (et ils sont nombreux) et mettre une pression très régulière sur le gouvernement et les acteurs qui pèsent, pour obtenir un point précis de l'avancement du plan, indicateurs à la clé. Les COP sont bien trop espacées pour le faire, et laissent à peu près à chaque fois, une impression douce amère dans leurs conclusions.
Bref, à lire et relire, à méditer et à agir, à tous les niveaux. A commencer par nos politiques, sans oublier que chaque individu doit aussi se prendre en main, sans attendre que les autres changent pour lui.
Félicitations à tous les contributeurs de ce travail !