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Au gré des folies de l'adolescence, du jeu sans fin des fiançailles et des adultères, des petits et grands désastres du mariage bourgeois, s'entrelacent les destins heureux ou tragiques des femmes qui habitent ce roman gigogne, construit par bonds et retours fulgurants comme pour tout saisir de l'appel désespéré du désir, tandis que le bonheur se dérobe comme un rêve d'enfance. Tout commence avec l'innocente Marie Granville, servante d'une riche ferme du Cotentin pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
L'admirable portrait de cette ingénue ouvre le bal d'une grande fresque captivante et sensible.
Etonnant roman, tout en nuances
A la croisée de Flaubert, Maupassant et Barbey d'Aurevilly, Chantal Creusot rédige avec "Mai en Automne" un roman étonnant, comme j'en ai rarement l'habitude d'en lire. La psychologie de ses personnages, qui traversent les affres de la vie de couple et font face au vide de l'existence et aux intentions décalées de leur entourage dans les années de l'après-guerre, est impressionnante de véracité.
Même s'il ne s'y passe pas grand chose, c'est un récit poignant, très dur, dans lequel les personnages s'affrontent à mots couverts et tentent de couvrir des douleurs par des moyens qui jamais ne suffisent.
La langue, ciselée et précise, est magnifique et d'une dimension poétique qui contraste avec les affres dans lesquels sombrent les personnages.