A quel espace appartenons-nous ? Où est notre vrai lieu ? De quel antre sommes-nous le locataire définitif ? A vrai dire, nous n'appartenons qu'aux espaces qui nous transpercent de leurs lumières généreuses et affectives, par-delà tous les temps. Espace du dedans. Espace du dehors. Espace du passé. Espace à venir... En somme, des espaces que le Temps nous a ravis et que par un sursaut d'orgueil, le poète s'engage à remobiliser, à Reconquérir.
Espace de notre enfance, de notre adolescence, dont la chaleur incorruptible nous a définitivement engloutis. Et que dire de l'espace primordial, le premier, le foyer foetal, où chacun de nous aurait pu définitivement être épargné des impondérables de l'humaine condition ? Cet espace-là c'est la très paradisiaque Place centa... Entendons-nous bien donc : j'écris dans ces pages bleues de nostalgie pour faire resurgir l'éden empoussiéré des primordiales chaumières derrière la tempête que soulève le désert du Temps...