Nous venons de l'ombre et aspirons à la clarté. Depuis la nuit des temps, ce parcours est jalonné de mythes et pratiques destinés à conjurer les ténèbres et à appeler la lumière. S'exprime même aujourd'hui le fantasme de la clarté extrême, de cette lumière absolue qui aveugle, aplatit les reliefs, gomme les recoins ; délire de toute puissance qui rêverait d'abolir la nuit. Car la lumière, si elle est une affaire d'éclairage au sens physique du terme, est aussi une question philosophique. Ne parle-t-on pas du siècle des lumières qui incarne la sortie des ténèbres avec le règne de la Raison ? Ces pages comme une progression de l'ombre vers la lumière. L'ombre dont jaillit la lumière. Lumière physique, intéieure, divine, celle des origines. A l'ombre succède le clair-obscur ; ceux qui rêvent et créent notre environnement se livrent là à ce jeu subtil, tendent vers cette fragile perfection. Enfin les illuminations, réelles et métaphoriques, concluent avec la question de l'éblouissement qui révèle, mais brûle aussi. Philosophes et créateurs interrogent ici, chacun dans son domaine, la dualité ombre/lumière, qui concerne autant la question de nos origines, de notre culture, que celle de notre cadre de vie, du cinéma à la photographie, de l'architecture à l'aménagement urbain.