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Mangalam Shubam ! Que le bonheur vous sourie ! C'est ainsi que Basheer ponctue ses histoires, facétieuses et riches d'enseignements. Et pour leur donner une saveur plus épicée, il n'hésite pas à puiser dans sa vie de militant et de nomade. Dans " Les Murs ", par exemple, il profite de son séjour en prison à Trivandrum, capitale du Kerala, pour prendre à son compte une histoire d'amour née de la séparation qu'impose un mur entre les hommes et les femmes.
La poésie naît d'une odeur de femme, et de l'imagination débordante du prisonnier. Cocasses négociations conjugales, peurs ancestrales tutoyant parfois le fantastique, toute situation est bonne pour l'écrivain qui brosse ici un saisissant portrait de la société indienne. Tour à tour sage et loufoque, curieux comme un beau diable, toujours bienveillant même quand il est ironique, Basheer charme la réalité comme on fait danser les serpents : par la seule musique de sa prose simple et magique.
Il y a chez ce Maupassant, ce Garcia Marquez indien, une drôlerie sagace, un brio enchanteur et pathétique, une fantaisie et une liberté de ton parfaitement rayonnantes. Ce qui est fascinant, dans l'univers de Basheer, c'est qu'on y entre de plain-pied, avec une familiarité et un enthousiasme qu'on a tout de suite envie de faire partager.
Les murs
Vaikom Muhammad Basheer serait ce grand-oncle qui, un soir un peu maussade, un soir un peu lent, viendrait s’asseoir sur le rocking-chair à côté de la cheminée, et, d’une voix animée par la liberté, nous raconterait ses histoires concoctées dans l’athanor des passions et des désirs.
On y croise la culture indienne dans ses plus grandes largeurs : la position des femmes dans la société, les religions, les castes, les enfermements politiques,…
Il y est toujours question d’amour, qu’il se vive au travers des murs d’une prison, qu’il naisse d’une passion à gagner, qu’il soit une leçon de bonheur simple, il y est toujours question de cet amour parfois absurde, parfois ironique, toujours essentiel.
Par le sabre d’une langue où la fantaisie vibrionne au-dessus des volcans passionnés, on s’amuse beaucoup, on rit, on s’émeut, on voyage tout simplement.
Un recueil de nouvelles au charme fou !