Dans cette région, à l'est du continent européen, plus souvent qu'ailleurs les peuples y ont "une conscience aigüe de l'histoire" écrivait l'écrivain Czeslaw Milosz, prix Nobel de littérature en 1980 et originaire de Lituanie. Cette marche de l'Europe est un enchevêtrement de "langues, des religions et de traditions". La première occupation soviétique en 1940, puis nazie, puis de nouveau soviétique, la résistance des frères de la forêt à la soviétisation, les déportations en Sibérie, la collaboration avec l'occupant, l'émigration vers l'Ouest : les événements des 70 dernières années ont marqué les Lituaniens dans leur chair.
Le passé plus ancien, et notamment l'âge d'or du grand-duché de Lituanie quand il s'étendait de la mer Baltique à la mer Noire, est une référence constante. L'histoire est donc l'un des facteurs déterminants de l'identité de chacun, même si ce monde aujourd'hui n'existe plus. En 2004, la Lituanie adhère à l'Union européenne et réalise son grand retour au sein de la famille européenne. Là où sa place aurait dû toujours être, affirme-t-on de toutes parts.