Un roman remarquable qui a sous de fond la première guerre mondiale, qui devait être "La der des der". Un ancien soldat, victime dés les premiers jours de son enroulement, d'une blessure qui entraînera l' amputation de sa main, il est invalide et démobilisé, une dure sentence pour lui. Il essaye, tant bien que mal, à s'accrocher aux branches, pour pouvoir servir son pays, La France. Cela ne sera pas suffisant mentalement pour lui, Il décide de rentrer chez lui, se marie avec l'amour de sa vie ,Anne, un amour intense, fusionnelle, un espoir pour retrouver confiance en lui , de lui donner
l'espoir de continuer d'une façon positive. Un jour, une femme vient le contacter , pour rechercher son fils, Émile Joplain, Elle est persuadé que ce dernier n’est pas mort, mais pourquoi ce silence. Il se lance dans cette quête, et va découvrir au fur et à mesure, que la disparition d’Émile prend à notre sens. Il découvre une véritable histoire d'amour. Un amour désapprouvé par cette mère, cette jeune fille , Lucie, est issue d'un milieu modeste, et une telle union est inconcevable. Une sensation que le narrateur s'identifie à Émile, par rapport à son vécu, Il se donnera cœur et âme, à ses recherches. Une affaire qui va perdurer pendant plusieurs années, Arrivera t'il à résoudre cette énigme? Arrivera t'il à panser ses propres maux? L'auteur nous embarque sans aucune difficulté dans ce récit, une sensation d'être acteur et non lecteur, une adaptation cinématographique pourrait être envisageable, tel "Au revoir la haut" de Pierre Lemaître . L'auteur use d'une plume percutante, visuelle, entraînant une lecture addictive et captivante, malgré cette période horrifique.
Le feu, la flamme
"Je n'étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d'ailleurs personne qui l'ai vécu ainsi."
Gilles marchand est de retour. Il ne prend pas le chemin le plus simple, Verdun, la Marne... On venait tout juste de digérer le dernier joyau du genre, gueules d'ombre, et voilà que lui aussi revient avec un roman de 14. Mais quelle souplesse, une belle pirouette à la Emile Bravo qui lui s'était retourné sur la der des der. Le décor était bien sur déjà planté, champs d'honneur et fleurs d'obus. Difficile de ne pas faire mouche dans ce théâtre d'horreur et sa traîne de gueules cassées et traumatisées. Son lot de nouveaux parias et presque disparus. On a déjà rencontré, lu et vu ce genre de détective, mort vivant et vétéran de la justice mais ça repart comme en 14. Y a plus de poilus mais des auteurs encore inspirés et à chaque fois que l'un d'eux écrit là dessus, on croit que c'est le dernier, le définitif mais ils ajoutent un livre aux monuments aux morts. Une pierre s'ajoute à l'édifice, exhume un truc, dingue, un truc énorme. Lui, en plus, d'une légende tirée d'un texte sacré, le premier à témoigner, il en fait un truc à sa manière, du beau dans tout ce merdier sans rien sacrifier à l'horreur du genre. On a pourtant bel et bien la guerre dans les yeux des poilus et on les fait parler, l'outre-tombe en donne encore pour son grade au début du XXIème siècle. On retourne dans la tranchée, on se rapproche du front, un vrai roman de 14 avec quelque chose d'autre, une sorte d'enchantement en plus, étrangement. Faites l'amour, pas la guerre.