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S'estimant proche de la mort, un roi décide de partager en trois son royaume, afin d'en doter ses filles : Goneril, Régane et Cordélia. Lors d'une vaste cérémonie où se décident à la fois le partage et les noces des trois héritières, il exige de chacune qu'elle lui fasse une déclaration d'amour officielle qui scellera toutes ces donations. Mais alors que les deux premières le flattent avec ostentation et démesure, la troisième tient des propos raisonnables qui mettent le vieillard en fureur et l'amènent à maudire sa préférée...
Mal lui en prend, puisque ses deux aînées le rejettent et l'humilient, au point qu'il se retrouve seul dans la nuit et l'orage, seulement escorté par son Fou... Tandis que Cordélia, maudite à tort par son père, trouve refuge auprès du roi de France, Edgar, le fils légitime et vertueux de Gloucester, un noble proche du pouvoir, subit lui aussi les foudres paternelles. Trompé par Edmond, le fils bâtard, qui convoite l'héritage du fils légitime, Gloucester se persuade naïvement qu'Edgar en veut à sa vie.
Il ordonne de l'arrêter et de le mettre à mort. Injustement accusé, Edgar se déguise en un pauvre mendiant et prend la fuite, faisant croire à qui veut l'entendre que d'innombrables démons le possèdent. Sur la lande secouée par le tonnerre, Le Fou conserve sa raison, Lear commence à la perdre, et Edgar, grimé en Pauvre Tom, feint de l'avoir égarée... A eux trois, ils composent un trio grotesque et élégiaque qui a traversé les siècles.
Sang, fureur et folie
Dans la plus belle langue qui soit, Shakespeare nous entraîne dans un conte horrifique plein de violence et de sang. Lear veut partager son royaume entre ses filles. Mais Cordelia sa plus jeune fille, sa préférée, parle selon sa conscience au lieu de le flatter et il ne le supporte pas. Aveuglé par le pouvoir, le vieux roi va entraîner peu à peu son royaume dans le chaos et sombrer dans la folie. Des scènes flamboyantes, des personnages monstrueux, d'autres d'une pureté cristalline, le théâtre de Shakespeare joue des contrastes et nous montre toutes les facettes, même les pires, de la nature humaine. C'est aussi une pièce sur les liens entre les pères et les filles: accrochez-vous, car le dramaturge anglais en montre la beauté mais en dévoile aussi les pires ressorts... Une pièce d'une incroyable liberté, d'une grande modernité. Quatre siècles avant la psychanalyse, tout est déjà là!