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La vengeance, depuis bien longtemps, est soumise à un refoulement insistant. Si on l'évoque, c'est aussitôt pour la condamner ou l'exclure de l'existence morale et juridique. Elle n'entre le plus souvent dans le discours des philosophes et des pénalistes que pour y faire valoir son opposé : la justice anonyme de l'état. De tous côtés, on pense que la justice d'un ordre social est proportionnelle à son éloignement des procédures et de l'esprit de vengeance.
La vengeance est devenue moins un objet de pensée qu'un objet de reproches. Les auteurs de cet ouvrage ont entrepris de repérer dans la pensée occidentale, à travers quels débats et quelles ruptures, la vengeance est devenue l'autre de la justice. Leurs études sur : la Tragédie grecque, Aristote, Sénèque, le Christianisme, la Philosophie du droit naturel moderne, Leibniz, A. Smith, Hegel, Nietzsche, Freud nous permettent de tirer la vengeance de la méconnaissance où elle était tombée.
Soucieux d'éviter une relecture purement spéculative des textes, les auteurs ont questionné la tradition à la lumière de nouvelles recherches anthropologiques (publiées dans la même collection), conduites chez les peuples qui pratiquent ou ont pratiqué l'échange vindicatoire.