Ecrit en 1984, ce livre est glaçant, parce qu'il se passe peu ou proue de nos jours, et ressemble terriblement à qui se trame actuellement
«Quand ils ont massacré le Congrès, on ne s’est pas réveillés, quand ils ont tout mis sur le dos des terroristes et suspendu la Constitution, on ne s’est pas réveillés non plus.»
reste à croiser les doigts pour que notre avenir soit plus doux que le leur.
Car encore une fois, quand les droits régressent, les femmes patissent le plus.
Un système de castes, les épouses (stériles) les marthas ( des "bonnes") et les servantes (fertiles) :
mères porteuses, mensuellement violées aux périodes propices du mois, pour pallier à l'énormissime chute de natalité.
Tout est régit par la réligion, a travers une interpretation hasardeuse, et arrangée des textes.
Glaçant, terrifiant: une perle
La femme au centre de la société : contrôlée
Defred raconte son histoire dans un futur terriblement proche et crédible, dans un monde où elle a perdu son vrai nom, sa famille, son travail, ses loisirs... sa liberté et son identité en somme. Car elle est fertile et cette richesse devenue rare est convoitée par le gouvernement qui souhaite contrebalancer la perte de natalité de la nation. Sous un masque de religion, la société divise les femmes pour mieux régner sur elles : en se jalousant, se méfiant, se dénonçant, elles participent autant que les hommes à leur asservissement. Difficile alors de penser à la rébellion...
Par delà la dureté des faits - un viol reglementé en reste un - et le fatalisme qui se dégage de prime abord, Margaret Atwood fait mouche par une écriture de qualité (et cela reste dans la traduction). Elle dévoile des fragments d'histoire d'une femme pensive qui nous amène à observer à notre tour notre propre société, une dénonciation par la dystopie aussi efficace qu'un 1984 d'Orwell.