Une lettre, une simple lettre… et c’est tout le passé qui resurgit. Le cachet indique une date de mars 1936, le timbre est hongrois et Krisztian ne connaît pas l’écriture. Il retarde le moment de l’ouverture, par peur d’un danger. Cela fait seize ans qu’il vit, en Ardèche, avec sa compagne et son fils. Depuis sa fuite, il n’a pas pu retourner en Hongrie et il n’a pas revu les siens. Ce courrier l’inquiète : qui a découvert son adresse ? Puis, après sa lecture, le soulagement l’emporte, bien que son cœur se serre. Les souvenirs remontent. Il pense à son enfance heureuse,
à Budapest, auprès de ses parents, propriétaires d’une boutique réputée d’épicerie fine. Il se souvient des vacances d’été, synonymes de liberté, dans la Grande Plaine, chez sa grand-mère, originaire de Nancy : la seule activité obligatoire était l’apprentissage du français et il adorait écouter les histoires que son aïeule contait.
Il se remémore ses voyages, sa jeunesse et son amour fou pour Béatrix. Il l’aimait tant qu’il pensait qu’ils seraient heureux ensemble. Hélas, son épouse ne lui a jamais donné entièrement son cœur. Cependant, à la naissance de leur enfant, elle semblait submergée par un élan d’amour. Mais elle a été, très rapidement, rattrapée par ses envies de liberté. Elle confiait, alors, souvent, trop souvent, le petit à sa belle-sœur, qui était très attachée à lui. Pour le bonheur de son fils, Krisztian a été contraint à une terrible décision.
J’ai été passionnée par le récit des évènements qui ont conduit cet homme, si doux et si aimant, à faire le choix qui a changé sa destinée, mais aussi celle d’autres personnes. Martine Pilate relate tous les faits qui, pris seuls, n’auraient peut-être pas conduit à cette issue. Elle montre, également, que certaines acceptations paraissent la seule possibilité, mais engagent des répercussions qui ne sont pas prévisibles, lorsque des secrets sont tus. Lucinda, un des personnages principaux du roman, l’a compris, le soir de son mariage. Mais avait-elle une autre alternative ? Dans cette société patriarcale du début du XXe siècle, les jeunes filles sont sous l’autorité de leur père, puis de leur mari. J’ai aimé cette femme, qui semble effacée, mais qui déborde d’amour. Elle est pleine de rêves, pourtant, plusieurs fois dans sa vie, elle a pris des initiatives courageuses. Les circonstances lui imposaient de se décider, immédiatement, alors que cela allait bouleverser son existence entière, et elle n’a pas hésité, malgré les risques.
Dans La promesse des jours heureux, l’amour est présent sous différentes formes : passionné, réfléchi, assumé, caché, interdit, exaltant, destructeur, apaisant ou tourbillonnant. Le plus beau est celui envers un enfant et illustre les thèmes de la filiation, de l’amour parental et des sentiments supérieurs aux liens du sang. Préserver l’innocence d’un petit garçon justifie tous les sacrifices. L’exil est, aussi, un sujet majeur du roman : celui des ancêtres et celui vécu. Enfin, le récit est intégré dans le contexte historique de la Hongrie, à la fin du XIXe siècle jusqu’à l’année 1936, ce qui permet de comprendre les raisons des seize années de silence de Krisztian, cet homme qui m’a tant touchée.
J’ai adoré La promesse des jours heureux.
Un roman très émouvant
Une lettre, une simple lettre… et c’est tout le passé qui resurgit. Le cachet indique une date de mars 1936, le timbre est hongrois et Krisztian ne connaît pas l’écriture. Il retarde le moment de l’ouverture, par peur d’un danger. Cela fait seize ans qu’il vit, en Ardèche, avec sa compagne et son fils. Depuis sa fuite, il n’a pas pu retourner en Hongrie et il n’a pas revu les siens. Ce courrier l’inquiète : qui a découvert son adresse ? Puis, après sa lecture, le soulagement l’emporte, bien que son cœur se serre. Les souvenirs remontent. Il pense à son enfance heureuse, à Budapest, auprès de ses parents, propriétaires d’une boutique réputée d’épicerie fine. Il se souvient des vacances d’été, synonymes de liberté, dans la Grande Plaine, chez sa grand-mère, originaire de Nancy : la seule activité obligatoire était l’apprentissage du français et il adorait écouter les histoires que son aïeule contait.
Il se remémore ses voyages, sa jeunesse et son amour fou pour Béatrix. Il l’aimait tant qu’il pensait qu’ils seraient heureux ensemble. Hélas, son épouse ne lui a jamais donné entièrement son cœur. Cependant, à la naissance de leur enfant, elle semblait submergée par un élan d’amour. Mais elle a été, très rapidement, rattrapée par ses envies de liberté. Elle confiait, alors, souvent, trop souvent, le petit à sa belle-sœur, qui était très attachée à lui. Pour le bonheur de son fils, Krisztian a été contraint à une terrible décision.
J’ai été passionnée par le récit des évènements qui ont conduit cet homme, si doux et si aimant, à faire le choix qui a changé sa destinée, mais aussi celle d’autres personnes. Martine Pilate relate tous les faits qui, pris seuls, n’auraient peut-être pas conduit à cette issue. Elle montre, également, que certaines acceptations paraissent la seule possibilité, mais engagent des répercussions qui ne sont pas prévisibles, lorsque des secrets sont tus. Lucinda, un des personnages principaux du roman, l’a compris, le soir de son mariage. Mais avait-elle une autre alternative ? Dans cette société patriarcale du début du XXe siècle, les jeunes filles sont sous l’autorité de leur père, puis de leur mari. J’ai aimé cette femme, qui semble effacée, mais qui déborde d’amour. Elle est pleine de rêves, pourtant, plusieurs fois dans sa vie, elle a pris des initiatives courageuses. Les circonstances lui imposaient de se décider, immédiatement, alors que cela allait bouleverser son existence entière, et elle n’a pas hésité, malgré les risques.
Dans La promesse des jours heureux, l’amour est présent sous différentes formes : passionné, réfléchi, assumé, caché, interdit, exaltant, destructeur, apaisant ou tourbillonnant. Le plus beau est celui envers un enfant et illustre les thèmes de la filiation, de l’amour parental et des sentiments supérieurs aux liens du sang. Préserver l’innocence d’un petit garçon justifie tous les sacrifices. L’exil est, aussi, un sujet majeur du roman : celui des ancêtres et celui vécu. Enfin, le récit est intégré dans le contexte historique de la Hongrie, à la fin du XIXe siècle jusqu’à l’année 1936, ce qui permet de comprendre les raisons des seize années de silence de Krisztian, cet homme qui m’a tant touchée.
J’ai adoré La promesse des jours heureux.