On mesurera mieux, en parcourant les chapitres de ce rapport sur la liberté de la presse eu 2002, l'énormité de la tâche restant à accomplir pour faire accepter l'indépendance des médias. Sur les vingt-cinq journalistes tués en 2002, une bonne moitié ont été assassinés soit par les hommes de main du pouvoir, soit par des bandes armées, des groupes maffieux ou des représentants d'intérêts privés qu'ils dérangeaient. Le nombre des arrestations de journalistes a augmenté de 40 % par rapport à l'année précédente. 700 professionnels des médias ont été privés de leur liberté pour des périodes plus ou moins longues et 121 journalistes étaient en prison au 1er janvier 2003. Les agressions ou les menaces ont doublé d'une année sur l'autre. Toujours en 2002, au moins 1 420 reporters ont ainsi été frappés, menacés de mort, kidnappés, chargés par la police ou harcelés. Et près de 400 médias ont été censurés. Par ailleurs, une dizaine de pays continuent à obliger les médias étrangers à travailler avec des guides officiels. Un plus grand nombre encore exige des journalistes étrangers qu'ils disposent d'un visa de presse spécifique. Ceux qui décident de passer outre s'exposent à des risques de plus en plus élevés. De nombreux gouvernements ont intensifié et justifié leur répression des voix d'opposition ou indépendantes au nom de la lutte contre le terrorisme. Enfin, dans des régimes autoritaires mais aussi dans des démocraties, des dizaines de journalistes ont été mis en examen, interpellés ou menacés pour avoir refusé de révéler leurs sources. Parce que la liberté de la presse n'est pas garantie dans plus de la moitié des pays du monde, la vigilance reste de mise en cette année 2003. Ce rapport de Reporters sans frontières recense les atteintes à la liberté de la presse dans cent cinquante-six pays.