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Nous baignons dans un monde numérique que nous croyons connaître et dont, pourtant, nous ignorons presque tout. Nous croyons que Google est un moteur de recherche. Pourtant, lorsque l'on jauge le groupe Alphabet à l'aune de ses résultats, on observe que c'est avant tout une immense régie publicitaire. Les annonces représentent quatre cinquièmes de son chiffre d'affaires. Nous croyons qu'Amazon est le plus grand supermarché en ligne au monde ? Et pourtant, si l'on décortique son compte de résultat, on observe que le groupe de Jeff Bezos est surtout le roi du " cloud computing ".
Sa filiale spécialisée, AWS (Amazon Web Services) a la main sur un tiers du cloud mondial, et cette activité génère les deux tiers des résultats opérationnels du groupe. Nous croyons que, avertis par des milliers d'articles et des centaines d'essais, nous pouvons désormais avoir la main sur nos données et qu'une manipulation de l'opinion en vue de faire basculer une décision ou une majorité politique ne peut plus arriver ? Méfions-nous de cet excès de confiance.
Le système mis au point par des sociétés telles que Cambridge Analytica continue d'exister. Des robots sévissent toujours sur les réseaux sociaux pour nous influencer, dans nos décisions de citoyens, d'électeurs, de consommateurs. Le livre noir du marketing digital continue de s'écrire. Est-ce pour cela que l'Europe doit tourner le dos au progrès, s'abandonner dans un nouveau moyen-âge et laisser prospérer les géants industriels sur d'autres continent, se contentant de consommer, de payer et d'obéir ? Il nous semble au contraire que l'Europe est la région du monde la mieux à même de développer un nouveau modèle, alliant les avantages indéniables de cette nouvelle industrie numérique et les valeurs humanistes de nos démocraties libérales.