Franck Thilliez est très vilain.
Et je saisis cette occasion pour saluer une de mes inspectrices des Impôts préférées.
Très vilain, disais je.
En effet, le peu de fois où je l’ai côtoyé, il a été très sympathique et a même ri à une de mes célébrissimes blagounettes vaseuses 34ème°.
De ce fait, il me serait difficile de livrer une critique assassine. Dilemme qui me rappelle mes cours de Droit des Gens (Droit de la guerre en fait.) où il était expliqué que c’est toute l’humanité que l’on peut percevoir au travers d’un regard, ce qui est à l’origine de la
création des armes de jets, puis des armes à feu, des missiles intercontinentaux et enfin de l’Étoile de la Mort.
Heureusement, depuis, le Droit a largement développé les notions de justice et d’équité. Le serment que j’ai prêté me permet aussi d’être sévère tant que je suis juste. Prises séparément ses 2 phrases distillent déjà une certaine impartialité mais ensemble tout devient possible.
En passant et en y pensant, il me vient à l’esprit qu’il est envisageable que Barbara Hambly soit une grand mère attentionnée et passionnante.
Franc Thilliez, j’y reviens, est très vilain.
[A la différence de Monsieur Thilliez, je ne suis pas vilain : alors faites attention, les lignes qui viennent dévoilent une partie de l’intrigue du livre.]
Une des intrigues de "La chambre des morts" repose sur une situation qui retourne violemment mon petit corps chétif et malingre épris de morale et de belles histoires. La famille Coutteur est détruite parce que le père n’a pas su dire non à Vigo, même s' il a eu les bons réflexes, même s' il a tenté de s’opposer à ce qui allait faire d’un accident un meurtre. Coauteur d’un meurtre alors qu’il est, à la différence de Vigo, une personne fondamentalement bonne qui s’est juste trouvée à la différence des Beatles, au mauvais moment au mauvais endroit.
Franck Thilliez et je vais réussir à vous en persuader est très vilain.
A la fin de la chambre des morts : un coup de feu, Lucie se retrouve par terre et …. un enterrement de flic….
Il s’y prend bien et je me suis surpris à dire " Ben merde, c’est pas possible " Outre le fait que je sois publiquement grossier, je n’allais pas connaître la nature de l’objet mystère qui se terre derrière les vitres teintées du salon de Lucie. Lucie, brave flic, mère de jumelles en bas âge, déjà victime de Pascal Obispo, est morte dans une cave au fin fond des Flandres Maritimes… Trop triste…
Mais je me suis fais avoir par le vilain dont je n’ai eu de cesse de parler. Il est fort le bougre et Lucie est vivante. Dans l’histoire, il y a un autre flic de mort mais, après tout, on ne peut pas s’attacher à tout le monde non plus.
Enfin, Franck Thilliez est définitivement vilain.
Terrifiant !
Attention, livre à ne pas mettre entre toutes les mains...
Un excellent polar de Franck Thilliez, duquel il est bien difficile de sortir une fois la lecture engagée.
Le rythme endiablé, le monde sinistre de la taxidermie, la bête qui rode en permanence, les enfants séquestrés...tout est en place pour nous mettre la chair de poule du début à la fin,
bravo !