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L'exil au féminin : l'impatience d'une marche rythmée qui porte lentement vers le rivage, l'espoir qui conduit et aide à franchir avec assurance les lois usées des anciens rites. Elles, les mères de ceux qui ne savent plus très bien, les jeunes épousées offertes à l'enfantement, avancent en découvrant les nouveaux paysages qu'elles continueront à façonner. Les cités, haltes de l'errance, laissent encore entendre les paroles de mémoire ; mais leur incidence renverse bientôt les voyelles d'une langue désormais libérée.
Une langue très lointaine qui sourdement transpire et donne à l'exil la solidité d'une construction. Clandestine, cependant, comme tout ce qui se fomente dans la matrice des générations. Le poème se déplace au gré du changement des terres parcourues. Elles et nous ; elles ou nous, un jeu de pronoms proposé aux hommes. Et vers ce choix décisif, les jours tendent jusqu'au dernier : "Sur la porte de l'innommable, existe un signe d'ouverture."