Les rayures ont connu une symbolique très différente au cours des siècles. Comme le démontre Michel Pastoureau à travers cet ouvrage, elles ne sont qu’une construction culturelle, dont la perception a donc fortement évoluée durant l’Histoire. A l’image du titre de ce dernier, les rayures ont, durant toute la période médiévale, été perçues comme « l’étoffe du diable ». Elles ont donc une signification péjorative et sont marques d’exclusion. Elles sont portées par les félons, les cruels, les bouffons ou les infirmes. Les rayures représentent le trouble, le désordre.
Une évolution a lieu dans la perception de ces tissus rayés au cours de l’époque moderne. Il s’instaure progressivement un nouvel ordre de la rayure. Elle prend des formes et des significations nouvelles. Ainsi, toutes les rayures ne sont plus péjoratives. Le véritable changement a lieu au XVIIIe siècle, avec les révolutions américaines et françaises, où les rayures peuvent être perçues comme un attachement à l’idée de liberté. Au XIXème siècle, la rayure sera davantage rattachée à l’idée d’hygiène, effectuant une transition avec le blanc qui, jusqu’alors, symbolisait cette notion. Progressivement, les rayures prennent une dimension positive représentant le loisir, le plaisir et la jeunesse. Toutefois, elles n’ont pas totalement perdu leur symbolique négative. On peut prendre pour exemple leur signalisation dans le code de la Route (barrière de passage à niveau, de douanes) mais également la perception du prisonnier dans notre imaginaire (notamment avec les Dalton).
C’est une histoire passionnante que nous livre ici Michel Pastoureau qui, par son talent d’écriture, rend le sujet très accessible.
L'etoffe du diable
Les rayures ont connu une symbolique très différente au cours des siècles. Comme le démontre Michel Pastoureau à travers cet ouvrage, elles ne sont qu’une construction culturelle, dont la perception a donc fortement évoluée durant l’Histoire. A l’image du titre de ce dernier, les rayures ont, durant toute la période médiévale, été perçues comme « l’étoffe du diable ». Elles ont donc une signification péjorative et sont marques d’exclusion. Elles sont portées par les félons, les cruels, les bouffons ou les infirmes. Les rayures représentent le trouble, le désordre. Une évolution a lieu dans la perception de ces tissus rayés au cours de l’époque moderne. Il s’instaure progressivement un nouvel ordre de la rayure. Elle prend des formes et des significations nouvelles. Ainsi, toutes les rayures ne sont plus péjoratives. Le véritable changement a lieu au XVIIIe siècle, avec les révolutions américaines et françaises, où les rayures peuvent être perçues comme un attachement à l’idée de liberté. Au XIXème siècle, la rayure sera davantage rattachée à l’idée d’hygiène, effectuant une transition avec le blanc qui, jusqu’alors, symbolisait cette notion. Progressivement, les rayures prennent une dimension positive représentant le loisir, le plaisir et la jeunesse. Toutefois, elles n’ont pas totalement perdu leur symbolique négative. On peut prendre pour exemple leur signalisation dans le code de la Route (barrière de passage à niveau, de douanes) mais également la perception du prisonnier dans notre imaginaire (notamment avec les Dalton).
C’est une histoire passionnante que nous livre ici Michel Pastoureau qui, par son talent d’écriture, rend le sujet très accessible.